vallée du rhône
Doublement de la production de vin blanc dans la vallée du Rhône
Pour contrer la baisse du rouge et répondre à la demande mondiale, Inter Rhône consacre de gros moyens afin de faire passer la production de blanc de 150 000 hl à 300 000 hl d’ici la fin de la décennie.
Pour contrer la baisse du rouge et répondre à la demande mondiale, Inter Rhône consacre de gros moyens afin de faire passer la production de blanc de 150 000 hl à 300 000 hl d’ici la fin de la décennie.
Les chiffres sur l’année écoulée confirment la tendance : la consommation mondiale de rouge baisse de 0,9 %. À l’inverse, celle du blanc croît de 0,6 %. Pour saisir ce marché d’avenir, Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône, déploie un plan stratégique d’envergure.
Sur la base d’une étude sur des dizaines de blancs rhodaniens bien installés sur le marché, l’Institut rhodanien, bras armé de l’interprofession, a défini trois profils de produits pour différents moments de consommation : l’apéritif, le repas et les grandes occasions avec des vins de garde. Avec respectivement la fraîcheur, le fruité et la vivacité, pour le premier ; le fruité, la rondeur et l’équilibre pour le deuxième ; et la complexité pour le dernier, au marché plus étroit.
Renouveler le vignoble sur les terroirs frais
Parallèlement à cela, l’interprofession s’appuie sur trois axes : renouveler le vignoble, former les vignerons au pressurage, à la gestion du froid et aux cuveries spécifiques au blanc et le faire connaître au monde entier. À partir de la fin 2022, un budget communication de 500 000 euros par an en France et à l’international est prévu. Le renouvellement du vignoble portera sur les terroirs frais de la partie méridionale de l’appellation, avec des assemblages révélateurs de l’identité d’une vallée du Rhône qui s’interdit les blancs technologiques trop banalisés.
La clairette et le bourboulenc (1 % du vignoble aujourd’hui), à maturité tardive, seront privilégiés pour contrer les récidives annuelles du gel et s’adapter au réchauffement climatique, tout comme le rolle (vermentino) aujourd’hui exclu du cahier de charges. Actuellement, le patrimoine végétal s’appuie essentiellement sur le grenache blanc (27 %), la roussanne (14 %) et la clairette (13 %) et la marsanne (11 %). Le viognier (20 %), trop planté, qui s’exprime mal en climat méditerranéen, devrait régresser. Aujourd’hui, la vallée du Rhône produit 76 % de rouge, 14 % de rosé et seulement 10 % de blanc.