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Différents régimes pour l'engraissement des vaches de race Blonde d'Aquitaine

Des séries d’essais ont été menées dans le cadre du projet Défiblonde entre 2016 et 2020 pour affiner les connaissances sur les différents itinéraires techniques de finition des vaches de race Blonde d'Aquitaine. Les régimes "biphase" ont donné de bons résultats.

La vente directe représente le  débouché pour en moyenne une vache par mois, parmi celles âgées de huit ans maximum. L'éleveur vend également en direct à peu près six veaux par an. © S. Bourgeois
© S. Bourgeois - archives

Différents itinéraires techniques de finition pour les vaches de race Blonde d'Aquitaine ont fait l’objet d’essais en station expérimentale dans le cadre du projet Défiblonde.

« Les rations qui permettent de performer correctement doivent atteindre 0,92 à 1 UF/kgMS" a situé Jean-Jacques Bertron, de l’Institut de l’Elevage, lors d'un webinaire en octobre 2020. "Le 15 % de MAT donne des performances similaires au 17 %, et 15 % de cellulose brute dans la ration représente le bon dosage »

« Moyennant le respect de ces repères pour la ration, on peut atteindre l’objectif commercial visé pour les vaches de boucherie blondes d'Aquitaine avec différents types de ration. Pour toute la première phase d’engraissement, il est possible d’apporter des fourrages »

De bons résultats avec des régimes « biphase »

Des régimes « biphase », composés à 70 % de concentrés, ont été comparés à des régimes « monophase », de mash et paille à volonté, composés pour leur part de 90 % de concentrés.

Pour ces essais, le régime « biphase » était constitué d'une première partie de l’engraissement avec 1/3 d’ensilage d’herbe, 2/3 d’ensilage de maïs, et du tourteau de soja et du maïs grain. La deuxième partie était une ration mash et paille à volonté. La transition en ration sèche est ici intervenue quand les vaches atteignaient la note d’état de 2. "La première phase n’a duré que 42 jours en moyenne, ce qui peut être jugé court, et la phase en ration sèche a duré 70 à 80 jours" explique Jean-Jacques Bertron.

Les trajectoires de croissance ont certes été un peu différentes entre les deux régimes. Mais à l’abattage, avec le régime biphase, les poids, conformation et état d’engraissement des carcasses obtenues - allant jusqu’à la teneur en lipides et le persillé - se sont révélés équivalents à ceux obtenus avec le régime monophase en ration sèche ( sur trois séries d’essais à la ferme expérimentale des Etablières). Le régime biphase a permis d’économiser 23 % de concentrés.

En monophase comme en biphase, il n’a pas d’autre part été mis en évidence de différence significative sur les croissances et sur les caractéristiques des carcasses avec des rations à 100 g PDI/UF ou avec des rations à 125 g PDI/UF. « Une ration à 100 g PDI/UF fonctionne. »   

D'autres régimes ont également été testés sur des vaches blonde d'Aquitaine dans le cadre de ce programme. A la station de Pépieux (Gers) a été comparé un régime composé à 65 % de maïs grain humide à un régime comportant 66 % d’ensilage de maïs épi. Ce dernier apportant un peu plus de cellulose, une économie est réalisée sur les apports en autres fourrages. Et les performances des vaches n’ont pas présenté de différences significatives.

Aux Etablieres, a également été testé le pré-engraissement des vaches à l’herbe. « Il allonge un peu le cycle de présence en élevage des vaches d’après nos résultats, mais l’essai a porté sur la fin du printemps et les vaches n’ont donc pas bénéficié de la meilleure qualité possible d’herbe » observe Jean-Jacques Bertron. « Néanmoins, le pré-engraissement à l’herbe réduit le coût de finition sans dégrader les performances par rapport à un régime monophase en ration sèche. »

Un régime intégrant de l’enrubannage de luzerne avec du maïs grain a aussi été évalué à Pepieux. « Ce régime fonctionne, à condition d’être vigilant sur la valeur UF du fourrage et du maïs grain. Il faut, comme précisé plus haut, vérifier que la ration atteigne bien les 0.92 à 1 UF ingérés. Sinon les qualités de carcasses sont impactées. Mais l’intérêt économique de ce régime est marqué malgré un allongement du cycle. »

Enfin à Pépieux a aussi été testé un régime « biphase avec transition lente » : dès leur arrivée en finition, les vached recevaient de l’enrubannage d’herbe mais les quantités de maïs grain humide n'augmentaient que progressivement, sur au moins deux mois. Le lot témoin recevait dans ce cas tout le maïs grain humide dès le début de l’engraissement. « Ce régime a donné de très bonnes performances, notamment sur vaches âgées » constate Jean-Jacques Bertron.

Ces essais ont montré d'autre part que quelle que soit la ration, avec des animaux tous abattus en note d’état de 3, la même variabilité entre animaux sur la teneur en gras internes - marbré et persillé - est observée. « La moyenne tournait autour d’une note de 2, avec pas mal d’animaux en note 1 et en note 3, parfois un peu en note 4. Et aucune des rations testées n’a permis de réduire la variabilité de la teneur en gras internes » détaille Jean-Jacques Bertron.

Le coût de la ration de finition d’une vache blonde d’Aquitaine peut varier de 2 à 4 euros par jour. Il tournait autour de 3,25 euros dans ces essais pour les régimes « biphase », et autour de 3,70 à 3,80 euros par jour pour les régimes « monophase » au mash.

« Ramené au kilo de croît, le coût de la ration est en moyenne de 2,5 euros. Il reste un peu plus faible pour les régimes « biphase » avec du fourrage. Il devient surtout très élevé, à plus de 3 euros, dans le cas où la croissance n’est pas au rendez-vous. » Il est important de resituer le coût de finition par vache dans le système (voir fiches à paraître avec les réseaux Inosys).

 

Lire aussi : Cinq modèles de croissance en engraissement pour la vache de boucherie de race Blonde d'Aquitaine

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