Désherbage mécanique : bien régler la herse étrille pour un maximum d’efficacité
Quel que soit le système de production agricole, la herse étrille est un outil efficace si elle est utilisée dans des conditions pédoclimatiques favorables, avec les bons réglages basés sur la vitesse et l’agressivité des dents.
Quel que soit le système de production agricole, la herse étrille est un outil efficace si elle est utilisée dans des conditions pédoclimatiques favorables, avec les bons réglages basés sur la vitesse et l’agressivité des dents.
« Le réglage de la herse étrille est délicat. Il faut gérer l’angle d’attaque des dents, la vitesse et la hauteur des roues de jauge pour agir correctement sur l’agressivité du désherbage », explique Arthur Adamczyk, conseiller en agriculture biologique à la chambre d’agriculture de la Marne. Sur blé, la herse étrille s’utilise en passage à l’aveugle (72 à 92 h après le semis), de façon superficielle pour ne pas casser les germes. Dans ce cas, la vitesse d’avancement oscille entre 8 et 10 km/h, soit 7 hectares à l’heure pour une largeur de 12 mètres.
Dès le stade trois feuilles vraies de la céréale, le débit de chantier est plus lent, à environ 3 ha/h, avec un travail effectué sur 1 à 1,5 cm de profondeur pour ne pas déraciner le blé. Au stade montaison, il est possible de rouler jusqu’à 10 km/h et de travailler à 4 cm de profondeur pour augmenter l’agressivité, parfois essentielle pour détruire la plante adventice. « Quelle que soit la période d’intervention, il faut que la culture ait un stade d’avance par rapport à l’adventice pour que le passage de la herse étrille soit réellement efficace », prévient Arthur Adamczyk.
Des effets positifs multiples sur le sol et la fertilisation
L’action mécanique de la herse étrille favorise l’aération, le réchauffement et la minéralisation du sol ainsi que celle des engrais organiques et accélère la croissance de la plante. Elle permet aussi une amélioration du positionnement des engrais phosphatés et azotés. « Ce critère n’est pas quantifiable économiquement, convient Kévin Chantereau, animateur et conseiller en agroéquipement à la FRCuma Centre Val de Loire. Cependant, trois jours après le passage de l’outil, la plante présente un plus bel aspect visuel. »
La herse étrille, travaillant en plein, peut être utilisée en complément de la bineuse sur des cultures sarclées. La principale difficulté du binage est la maîtrise des adventices sur le rang. Malgré des équipements spécifiques pour entretenir le rang comme les étoiles à doigts Kress, ces équipements complémentaires restent coûteux et ralentissent le débit de chantier contrairement à la herse étrille.
Le choix des outils de désherbage mécanique s’effectue prioritairement en fonction du type de sol. Interviennent ensuite les critères liés au type et au stade des cultures et des adventices. Mais avant toute chose, le temps disponible dont dispose l’agriculteur est essentiel. « Pour chaque secteur géographique, Arvalis a calculé le nombre théorique de jours disponibles répartis sur l’année, explique Kévin Chantereau. Ces critères méritent d’être étudiés avant de décider d’investir dans ce type de matériel. »
Des herses étrilles de nouvelle génération
Dans sa version classique, le montant d’une herse étrille s’élève à environ 1 200 euros du mètre linéaire. Pour une machine équipée d’un système de tension individuelle (ressort), le tarif dépasse les 2 400 euros par mètre linéaire. Ce système nouvelle génération agit sur l’inclinaison de la dent et permet un meilleur suivi de la topographie et une tension plus importante de la dent. Plus l’adventice ou la culture est développée, plus il faut tendre les ressorts avec une pression comprise entre 0,5 et 5 kg.
« Ces machines de dernière technologie ne sont pas indispensables pour désherber des cultures comme le blé dans des sols légers, précise Kévin Chantereau. Par contre, elles conviennent parfaitement sur les cultures en butte. En effet, la pression gérée hydrauliquement reste la même sur la dent que ce soit en bas ou en haut de butte. »
En agriculture biologique, la herse étrille permet des économies de désherbage manuel, dans des situations avec des adventices peu développées. En système conventionnel, les gains en IFT sont très aléatoires. Pour Kévin Chantereau, « les réductions d’herbicides liées aux stratégies mécaniques sont fortement attachées aux conditions pédoclimatiques de l’année et au programme développé par l’exploitant. »
La roto-étrille : polyvalence et agressivité
La roto-étrille ne travaille pas parallèlement au sens d’avancement du tracteur. La rotation et la pression exercée sur les soleils produisent une agressivité du désherbage supérieure à celle de la herse étrille. La roto-étrille est adaptée dans des sols caillouteux ou en présence de résidus de récolte. Sur blé, elle s’utilise sur les mêmes créneaux qu’une herse étrille. Son passage nécessite que la culture soit suffisamment implantée ou, sur culture jeune, que la vitesse soit de à 2 km/h au maximum. Pour une gamme standard, de 9 à 12 mètres de large, le coût s’élève à environ 3 000 euros par mètre linéaire.