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Changement climatique
Des ressources en eau toujours plus insuffisantes à l’échelle mondiale

Un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale explique que les cours d’eau ont connu une sécheresse record à l'échelle mondiale en 2023, ce qui annonce des difficultés d’approvisionnement en eau alors que la demande ne cesse d’augmenter.

fossé inondé
Certains épisodes pluvieux sont de plus en plus intenses.
© Gabriel Omnès

Selon le rapport de l’OMM sur l’état des ressources en eau dans le monde, l’écoulement des cours d’eau et l’apport dans les réservoirs ont été inférieurs à la normale dans de nombreuses régions du monde au cours des cinq dernières années. Comme l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, les températures élevées et la faiblesse généralisée des précipitations ont contribué à des sécheresses prolongées. 

Le rapport souligne toutefois que les crues se sont aussi multipliées à travers le monde  : les événements hydrologiques extrêmes ont été favorisés non seulement par des facteurs climatiques naturels, notamment la transition de conditions La Niña à un épisode El Niño à la mi-2023, mais également par le changement climatique d’origine humaine.

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Baisse des eaux

Comme en 2001 et en 2022, plus de 50 % des bassins versants de la planète ont présenté des conditions anormales, le plus souvent liées à une baisse des eaux. Plus rarement, des bassins ont présenté des excédents d’eau. De vastes territoires d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont subi une grave sécheresse et une diminution du débit de leurs cours d’eau en 2023. Les bassins du Mississippi et de l’Amazone ont connu des niveaux d’eau d’une faiblesse sans précédent. En Asie et en Océanie, les grands bassins du Gange, du Brahmapoutre et du Mékong ont connu des conditions hydriques inférieures à la normale sur la quasi-totalité de leur territoire.

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Des débits de cours d’eau variables

Sur la côte orientale de l’Afrique, le débit et les crues se sont avérés supérieurs, voire très supérieurs, à la normale. La Nouvelle-Zélande et les Philippines ont connu des débits annuels très supérieurs à la normale. En Europe du Nord, sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni et de l’Irlande, tout comme en Finlande et dans le sud de la Suède, le débit des cours d’eau a été plus élevé que la normale. Mais l’Inde, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, tout comme certaines régions d’Australie, ont enregistré des débits entrants plus faibles que la normale. À l’échelle du bassin, le stockage des eaux dans les réservoirs s’est avéré très variable, en fonction de la gestion de l’eau. 

A relire : Création d'un poste de délégué interministériel à la gestion de l'eau en agriculture

En Europe, un niveau d’eaux souterraines plus faible

En Afrique du Sud, tout comme en Inde, en Irlande, en Australie et en Israël, la plupart des puits ont révélé que le niveau des nappes phréatiques était plus élevé que la normale, à la suite de précipitations plus abondantes que la moyenne. Une diminution notable de la disponibilité des eaux souterraines a été observée dans certaines régions d’Amérique du Nord et d’Europe en raison d’une sécheresse prolongée. Au Chili et en Jordanie, le niveau des eaux souterraines s’est avéré inférieur à la normale, mais cette baisse, observable sur la durée, s’explique davantage par des captages excessifs que par des facteurs climatiques.

A relire : Les surfaces touchées par la sécheresse en France devraient doubler d’ici 2100, selon l’Inrae

Humidité du sol inférieure à la moyenne

Le niveau d’humidité des sols a été le plus souvent inférieur ou très inférieur à la normale sur de vastes territoires, et plus particulièrement en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, des régions qui ont connu des conditions particulièrement sèches entre juin et août. En Amérique centrale et en Amérique du Sud, en particulier au Brésil et en Argentine, l’évapotranspiration effective a été très inférieure à la normale en septembre, octobre et novembre. Au Mexique, cette situation a duré presque toute l’année en raison de la sécheresse. En revanche, certaines régions, notamment l’Alaska, le nord-est du Canada, l’Inde, ainsi que certaines parties de la Russie, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ont connu des niveaux d’humidité du sol nettement supérieurs à la normale.

A relire : Quelle part occupe l’irrigation agricole dans la consommation d'eau en France ?

Les glaciers continuent de fondre

Pour la période allant de septembre 2022 à août 2023, les glaciers ont perdu plus de 600 gigatonnes d’eau, ce qui représente la pire perte en cinquante ans d’observation. Cela s’explique principalement par une fonte extrême dans l’ouest de l’Amérique du Nord et dans les Alpes européennes, où les glaciers suisses ont perdu environ 10 % de leur volume résiduel ces deux dernières années. Dans l’hémisphère Nord, la couverture neigeuse a diminué à la fin du printemps et en été: en mai 2023, son étendue a été la huitième plus faible jamais enregistrée (1967-2023). En Amérique du Nord, la couverture neigeuse du mois de mai a été la plus faible au cours de cette même période.

« Nous devons agir de toute urgence »

« L’élévation de la température a accéléré le cycle hydrologique, qui est aussi devenu plus irrégulier et moins prévisible. Nous sommes confrontés à des situations de plus en plus difficiles, où l’eau est soit trop abondante, soit insuffisante. Une atmosphère plus chaude pouvant contenir plus d’humidité, le réchauffement climatique augmente le risque de fortes précipitations. Parallèlement, l’accélération de l’évaporation et l’asséchement des sols aggravent les sécheresses (…). Nous devons agir de toute urgence » affirme Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM.

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