Des charges qui s’alourdissent pour les éleveurs de bovins viande
La nouvelle campagne commence avec des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale élevés et très volatils. Les carburants, les matériaux de construction et la paille voient eux aussi leur prix valser.
La nouvelle campagne commence avec des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale élevés et très volatils. Les carburants, les matériaux de construction et la paille voient eux aussi leur prix valser.
« Entre juillet 2020 et juillet 2021, les cours du tourteau de soja, marché directeur de la protéine, ont progressé de 27 %, ceux du blé de 11 % et ceux du maïs de 50 % », résumait La Coopération agricole dans un communiqué du 2 septembre. Les coproduits et les additifs sont également emportés dans le mouvement. « La hausse du coût de l’alimentation des animaux est indiscutable et pour nos entreprises, dont le résultat net moyen est de 1 %, les marges de manœuvre sont nulles », expliquait aussi à cette date dans un communiqué François Cholat, président du Snia (syndicat national de l’industrie de la nutrition animale). « Il faudra accepter de payer le juste prix. »
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Parmi les producteurs de viande bovine, ce sont surtout les engraisseurs de jeunes bovins qui se heurtent de plein fouet à cette problématique. Il est probable qu’étant donné le profil qualitatif des ensilages de maïs qui se présente cette année, certains vendent une partie de leur récolte en grain et par la même occasion décident d’engraisser moins d’animaux que prévu sur 2021-2022. Un certain nombre d’engraisseurs sont relativement parés car ils ont depuis plusieurs années développé la part d’herbe et celle de protéagineux produits sur l’exploitation dans la ration des animaux dans l’optique de réduire leur dépendance aux achats extérieurs. D’autres auront aussi pu se couvrir pour leurs besoins en matières premières pour l’hiver prochain en achetant au printemps.
Analyser les fourrages, peser les animaux et les quantités d’aliment
Pour les naisseurs et naisseurs engraisseurs, la situation est moins critique. "L’année 2021 a été doublement propice à l’élevage allaitant d’un point de vue météorologique : elle a permis la reconstitution des stocks fourragers pour l’hiver et l’autonomie en herbe à pâturer pour la période estivale", explique Sarah Besombes, technicienne bovins viande pour Alsoni Conseil élevage (Allier, Nièvre, Saône-et-Loire et Rhône). "Par contre, les premiers résultats d’analyses de fourrages laissent croire qu’une grande variabilité des valeurs en énergie et surtout en protéine est attendue. Cette variabilité est d’autant plus importante que la quantité et le type de fourrages le sont."
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« Faire analyser les fourrages, calculer au plus précis les rations et peser les quantités d’aliment distribuées reste le premier conseil », rappelle Kevin Gérard-Dubord de Seenovia (Pays de la Loire et Charente-Maritime). « Il est possible avec cette rigueur de faire des économies significatives. » Le consultant place sur le même plan l’intérêt de peser en parallèle les animaux de façon assez régulière pour ajuster la ration. On peut aussi revoir son choix d’aliments composés en restant sur des formules basiques. Faire son propre mélange fermier pour ajuster à la carte les rations, et grouper les commandes pour réduire le prix moyen à la tonne sont aussi des moyens de maîtriser le coût alimentaire.
« L’herbe est un fourrage équilibré, et plus sa part dans le système est importante, moins les besoins en achats complémentaires sont importants », évoque aussi Kevin Gérard-Dubord.
Une conjoncture globale préoccupante
La situation est plus préoccupante pour les producteurs de viande bovine vis-à-vis de la conjoncture globale, avec une augmentation générale des charges sur la paille, le matériel, les carburants et lubrifiants, les services,…L’Ipampa viande bovine avait déjà progressé de 4,9 % au premier semestre 2021 par rapport au semestre précédent (passant de 104,3 à 109,4).