Couvert d’interculture : « J’économise au moins 50 unités d’azote sur le maïs grâce aux légumineuses »
Agriculteur à La Madeleine-Villefrouin (Loir-et-Cher), Hubert Terrier tire profit de sa multiplication de semences de couverts d'interculture pour constituer ses propres mélanges avec notamment des légumineuses.
« Je produis des espèces de couvert d’interculture en multiplication de semences, comme des vesces velues. J’en tire parti pour mes propres couverts d’interculture entre les céréales et le maïs. Je garde des déchets de tri à la récolte de la vesce pour l’associer à de la féverole que je produis moi-même. J’ajoute des semences achetées de radis, un peu de phacélie et de la moutarde tardive (variété Vitasso). Les légumineuses enrichissent le sol en azote. L’association de la vesce et de la féverole peut ramener jusqu’à 150 unités. Cela me permet d’économiser jusqu’à 50 unités d’engrais, en fonction de ce qui est mesuré dans le reliquat en sortie d’hiver. Le mélange comporte des espèces avec plusieurs systèmes racinaires, comme les pivots des crucifères qui descendent en profondeur. Il permet de maintenir une bonne structure du sol, de bien le couvrir contre le développement des adventices, d’apporter à manger aux organismes du sol après destruction…
Après la moisson qui se déroule dans la première quinzaine de juillet, je sème le couvert avec un semoir à disques Easydrill qui comporte quatre trémies. Grâce à cet équipement, je peux moduler les densités de chaque espèce du mélange dans le champ. S’il y a des adventices après la moisson, je réalise un faux-semis (déchaumage superficiel) avant le semis du couvert proprement dit. La destruction se fait par broyage en décembre, suivi d’un passage de strip-till pour préparer les lignes de semis de maïs pour le printemps. Une application de glyphosate est réalisée avant ce semis, car un inconvénient du couvert est de parfois laisser passer des adventices.
Je réalise également un couvert d’interculture courte entre deux céréales à paille, avec le mélange Chlorofiltre Blédor, qui a l’intérêt de produire de la biomasse en peu de temps et qui a un effet sur le piétin échaudage à condition de bien l’enfouir. La céréale est semée en direct dans le couvert à l’automne, avec une application de glyphosate au préalable s’il y a un salissement par des adventices. »