[Covid-19]
Coronavirus et épandage agricole : les boues des stations d’épuration doivent être hygiénisées
« Il n’est pas possible de définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni de préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé », affirme l’Anses. En revanche, l’agence considère que le risque de contamination par le Sars-CoV-2 est « faible à négligeable pour les boues ayant subi un traitement hygiénisant conforme à la réglementation ».
« Il n’est pas possible de définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni de préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé », affirme l’Anses. En revanche, l’agence considère que le risque de contamination par le Sars-CoV-2 est « faible à négligeable pour les boues ayant subi un traitement hygiénisant conforme à la réglementation ».
Les boues issues de station de traitement des eaux usées sont utilisées à plus de 70 % pour les épandages agricoles. Ces boues apportent aux sols de la matière organique et des éléments fertilisants comme de l’azote et du phosphore.
Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, une question se pose : ces boues peuvent-elles contenir et disséminer le virus ? La transmission du virus se faisant par les voies respiratoires, les préoccupations concernent surtout l'exposition aux gouttelettes et aux poussières susceptibles d’être émises lors de l’épandage.
Interrogé sur le sujet, l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail répond dans une note datée du 2 avril.
L’utilisation agricole des boues de stations d’épuration est encadrée par un « arrêté du 8 janvier 1998 qui fixe précisément les exigences à respecter pour qu’une boue soit considérée comme hygiénisée », précise l’Anses. Qu’il s’agisse du compostage, du séchage thermique, de la digestion anaérobie thermophile et du chaulage, l’agence considère que l’ensemble de ces traitements appliqués sont efficaces. Les données sur l’inactivation du SARS-CoV-2, coronavirus responsable de la maladie apparue en 2019 (Covid-19), dans les boues et les effluents sont encore « très parcellaires », précise l’agence. Celle-ci a donc basé son analyse sur les connaissances concernant d’autres virus.
« S’agissant des boues produites au cours de la période épidémique et bénéficiant d’un traitement hygiénisant », l’agence estime que « le risque de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2 peut être considéré comme faible à négligeable ». Elle recommande cependant « un renforcement des contrôles pour vérifier la bonne mise en œuvre des procédés de traitement ». De même, il est nécessaire de vérifier « le respect des mesures de protection qui doivent être adoptées usuellement par les travailleurs des stations de traitement des eaux usées et les professionnels réalisant l’épandage (équipements de protection collective et individuelle appropriés, lavage des mains, douche en fin d’activité…) », ajoute l’Anses.
« Les données actuellement disponibles ne permettent pas de définir avec précision le niveau de contamination par le SARS-CoV-2 des boues produites pendant l’épidémie de Covid-19 », reconnaît l’agence. Elle ajoute par ailleurs que « les connaissances sur la persistance et l’évolution dans le temps du pouvoir infectieux des coronavirus sont aujourd’hui insuffisantes pour définir une période de stockage au-delà de laquelle le virus pourrait être inactivé ».
L’Agence recommande donc de ne pas épandre ces boues d’épuration sans hygiénisation préalable. « En revanche, les boues non hygiénisées produites avant le début de l’épidémie peuvent être épandues, » estime l’agence tout en précisant qu’elle « restera attentive aux études et informations à venir susceptibles de faire évoluer cette évaluation.
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