Colza : le phosmet, un insecticide clé sur la sellette
Insecticide important contre les ravageurs d’automne sur colza, le phosmet pourrait être interdit en Europe dans les prochains mois.
Insecticide important contre les ravageurs d’automne sur colza, le phosmet pourrait être interdit en Europe dans les prochains mois.

L’institut Terres Inovia est très inquiet. Le phosmet (Boravi WG) est un insecticide clé dans la protection du colza vis-à-vis des ravageurs d’automne. Il va faire l’objet d’une réévaluation par les instances européennes pour valider ou non sa réautorisation. « Or, l’Efsa, l’agence européenne chargée de cette évaluation, a souhaité renforcer l’étude toxicologique et a proposé de multiplier par 10 un facteur de sécurité toxicologique pour cette molécule », informe Terres Inovia. En d’autres termes, le phosmet pourrait ne pas sortir indemne de ce réexamen.
« Il n’existe pas de solution alternative au phosmet efficace et crédible contre les ravageurs d’automne. Sa suppression entraînerait une baisse des surfaces de colza de près de 300 000 hectares », estime la FOP dans un communiqué, qui en appelle à la France pour peser sur la décision de la Commission européenne. Les surfaces de colza sont déjà au plus bas en raisons des différents handicaps dont souffre la culture, et les contraintes de rotations imposées après les betteraves traitées aux néonicotinoïdes risquent de la pénaliser un peu plus.
Risque de fragilisation de la filière apicole
Pour l’interprofession des oléoprotéagineux, « la réautorisation du phosmet est une condition sine qua non à la réussite du Plan protéines. » La FOP considère que ce retrait aura pour conséquence une hausse de la dépendance protéinique (perte de tourteaux), une fragilisation de la filière apicole (le colza est une plante mellifère), une hausse de notre dépendance énergétique (moindre production de biodiesel), une fragilisation des exploitations agricoles situées en zones intermédiaires…
Dans une interview à Réussir/Agra le 7 janvier, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, s’est montré pessimiste. « Il y a un très large consensus de nos partenaires européens contre le renouvellement de l’homologation du phosmet. Cela veut dire qu’il faut trouver des alternatives rapidement et j’étudie actuellement la possibilité d’accélérer l’homologation de nouveaux produits. »