Miss Agri 2020 est chevrière

Noémie Collet, éleveuse de chèvres en Haute-Savoie, a été élue Miss France Agricole 2020. « Je vois cette nomination comme une revanche personnelle face au parcours chaotique de mon installation, reconnait la jeune femme de 30 ans. Je n’ai pas été aidée du tout et on m’a même plutôt mis des bâtons dans les roues. » Noémie Collet prend son rôle d’ambassadrice de l’agriculture française très à cœur, elle se mobilise sur tous les fronts, elle qui n’avait jamais trop pris la parole avant, n’ayant pas trouvé de formation syndicale à son goût. « Je me vois comme le visage de la féminité dans notre agriculture. Les femmes doivent encore aujourd’hui lutter pour se faire une place en tant qu’exploitantes agricoles et pour être prises au sérieux », constate Noémie Collet. Loin de se désoler de cette situation, la Miss Agri 2020 est bien résolue à laisser une trace de son passage dans les hautes sphères.
Une association pour soutenir les exploitantes agricoles
« J’ai beaucoup de sollicitations de la presse et de nombreux rendez-vous politiques sont prévus à Paris lors de la remise de l’écharpe. Je compte aussi fonder une association de soutien aux femmes agricultrices. » Les besoins sont nombreux ; son cheval de bataille sera d’abord d’allouer aux femmes des bonnes conditions pour les congés maladie et maternité. L’éleveuse haute-savoyarde, qui est aussi mère de deux enfants en bas âge, tente de relater les difficultés que peut avoir une femme agricultrice, qui cumule des semaines de 90 heures et la vie de famille. Et du travail, elle n’en manque pas avec les 90 chèvres qu’elle élève avec sa mère et dont elle transforme les 65 000 litres de lait annuels. D’autant que d’autres projets sont en route, comme la création d’un magasin à la ferme, la création d’un gîte ou encore l’accueil de visites scolaires. Noémie Collet n’oublie pas les autres problématiques de l’agriculture française, elle souhaite aussi communiquer sur la précarité du métier d’agriculteur, sur la détresse dans le monde paysan ou encore sur l’épineux dossier de la prédation.