Aller au contenu principal

L’abattage alternatif, aussi en petits ruminants

Des projets de reprise d’abattoirs, d’abattoirs mobiles ou de caissons d’abattages pour petits ruminants émergent dans plusieurs régions. Les éleveurs caprins prennent part à la gouvernance et au travail d’abattage pour redonner du sens à la production de viande.

© D. Hardy

La loi Egalim 1 a ouvert les expérimentations concernant l’abattage mobile en France, mais les premières reprises d’abattoirs par des éleveurs datent des années 1990. L’une des plus emblématiques reste celle de Saint-Auban sur l’Ouvèze (Drôme), qui est le plus petit abattoir de France avec douze tonnes de petits ruminants abattus par an et une gestion de type Cuma. L’abattage alternatif répond en majeure partie aux besoins des éleveurs qui font de la vente en circuit court et aux bouchers abatteurs. Dans le cas de reprises d’abattoirs, comme c’est le cas à Guillestre ou à Die, les éleveurs sont tâcherons, travaillent autant dans l’entretien qu’à la gestion administrative de l’abattoir. Ils se réapproprient ainsi la fin de vie de leurs bêtes et prennent une part importante dans la gouvernance et le travail à l’abattoir. Cette continuité dans le rôle d’éleveur, et non de producteur de "minerai" pour l’industrie agroalimentaire, a un rôle social et économique pour les éleveurs. Le tâcheronnage représente une source de revenu supplémentaire, et le travail collaboratif à l’abattoir fait ressortir la solidarité entre éleveurs.

D’autres formes d’abattage alternatif existent, comme les abattoirs mobiles, ou seulement des caissons d’abattage (nécessitant d’acheminer les animaux abattus dans un abattoir fixe). Dans le Vaucluse, la Lozère et l’Aude, les éleveurs de petits ruminants en circuit court ne font pas abattre assez d’animaux à la fois pour qu’un abattoir mobile allant de ferme en ferme soit une solution intéressante. Ils étudient donc la possibilité de créer un abattoir mobile qui puisse se rendre à des points de rassemblement dans différentes communes réparties dans la zone. Cependant il est difficile d’obtenir des agréments car ceux-ci sont rattachés à des points fixes. Un abattoir mobile de ce genre devient donc du point de vue administratif plusieurs abattoirs fixes nécessitant chacun un agrément. L’option des caissons d’abattage ne semble pas encore être adaptée en élevage caprin, bien que plusieurs projets d’unité de mise en carcasse, c’est-à-dire un abattoir fixe sans bouverie, uniquement approvisionné par les caissons, soient en réflexion pour des chaînes spécialisées en petits ruminants (Drôme, Loire-Atlantique). Dans ce cas, chaque éleveur prend en charge la contention et le transport avec son propre matériel, ce qui réduit le stress des animaux.

Les plus lus

Magali et Christophe Bonneau dans leur chèvrerie
« Nous optimisons chaque mètre carré de bâtiment avec une génétique performante »
L’EARL Bonneau, située en Vendée, a gagné cette année la Saanen d’or de Capgènes. En fermage total et ne pouvant donc s’…
Laurent Poulet et sa balance d’autopesée pour chevrettes
« J’ai inventé une balance d’autopesée pour mes chevrettes »
Avec l’aide de son conseil élevage, Laurent Poulet, éleveur de chèvres en Ardèche, a inventé une balance qui pèse automatiquement…
Chèvres alpines
L'aide caprine fixée à 14,20 euros par chèvre pour 2024
Le premier acompte de l'aide caprine 2024 sera versé prochainement aux éleveurs de chèvres. L'aide PAC est fixée pour l'instant à…
L'enclos des chevrettes avec deux chèvres marraines à l'Inrae de Bourges
Des marraines pour éduquer les chevrettes
L’Inrae a placé pendant deux mois des chèvres adultes avec des chevrettes recevant du lait reconstitué. Le but de ces marraines…
Dr Claire Combelles, présidente de la commission caprine de la SNGTV
« Les vétérinaires ont beaucoup à apprendre sur l’élevage caprin »
Avec une conduite en lots, une ressource scientifique fragile et peu de médicaments autorisés, accompagner les élevages…
Ferme caprine fromagère à reprendre
Cet élevage de 50 chèvres avec transformation fromagère dans les Alpes-de-Haute-Provence est à reprendre en 2025.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre