La Coopérative laitière de la Sèvre s’allie à Terra Lacta et Océalia
Suite à des difficultés de trésorerie, la Coopérative laitière de la Sèvre devient une coopérative de collecte de lait et partage ses laiteries d’Echiré et Celles-sur-Belle avec Terra Lacta, Ocealia et trois autres coopératives régionales.
Suite à des difficultés de trésorerie, la Coopérative laitière de la Sèvre devient une coopérative de collecte de lait et partage ses laiteries d’Echiré et Celles-sur-Belle avec Terra Lacta, Ocealia et trois autres coopératives régionales.
Lors d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue le 4 décembre à Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres), les adhérents de la Coopérative laitière de la Sèvre (CLS) ont voté pour un rapprochement avec les coopératives régionales Terra Lacta et Océalia, accompagnées de Cap Faye, Sèvre & Belle céréales appro et Pamplie.
Dans le cadre de ce partenariat, la CLS se transformera en une coopérative de collecte de lait. Sa production ira à une co-entreprise à construire et détenue majoritairement par Terra Lacta. Les marques Sèvre & Belle (fromages de chèvre au lait cru, beurres et lait), Atelier de la Sèvre (fromages de chèvre au lait cru) et Echiré (beurres, lait et crèmes) seraient maintenues, de même que la production dans les laiteries des Deux-Sèvres de Celles-sur-Belle et Echiré, préservant ainsi les emplois locaux des 160 salariés.
Regroupant une centaine de producteurs de lait de chèvre et de vache, la coopérative CLS connaissait de sérieuses difficultés de trésorerie suite à une série d’investissements conjugués à une déconsommation des produits haut-de-gamme dans un contexte inflationniste. Des travaux de modernisation des laiteries avaient été lancés mais sans que l’accord bancaire pour les prêts ne soient bien assurés. Une rétractation d’un acteur bancaire a alors compromis l’ensemble du prêt et la coopérative a dû poursuivre les travaux avec sa seule trésorerie. A cela s’est ajouté un marché du beurre en berne et une hausse du coût de l’énergie, « passé d’un à trois millions d’euros par an » selon un salarié de la coopérative. L’investissement de 6,5 millions d’euros dans une ligne d’embouteillage des laits UHT a aussi pesé sur les comptes. Cette ligne de conditionnement UHT pour les laits de chèvre et de vache a été inauguré en septembre 2021 en pariant sur un lait local de qualité (sans OGM ni huile de palme, produit dans un rayon de 50 km, dans un emballage vertueux pour l’environnement).
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La CLS cherchait donc un partenaire coopératif depuis septembre. Cinq coopératives avaient été approchées pour étudier une possibilité de partenariat (Agrial, Sodiaal, Terra Lacta, Isigny-Sainte-Mère et Océalia). Plusieurs alliances ont été étudiés mais, au final, seul le rapprochement avec Terra Lacta-Océalia a été proposé et voté par les coopérateurs lundi 4 décembre.
« C’est une bonne chose pour Terra Lacta, se félicite Jean-Marc Ressegand, éleveur de chèvres dans la Vienne et vice-président de la première coopérative laitière de Nouvelle Aquitaine qui regroupe 2 000 producteurs de lait de chèvre et de vache. On installe un projet régional tout en maintenant de belles marques. Dommage pour la CLS que ce soit un choix par défaut car, pour le groupe coopératif régional, toutes les coopératives ont voté ce projet à l’unanimité de leur conseil d’administration. Avec cet engagement financier des coopératives, les besoins en cash immédiat sont plus que deux fois couverts par les apports. Nous allons pouvoir restructurer la dette, réinvestir dans les outils pour les maintenir et continuer à fabriquer des produits de qualité. »
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« Ce projet territorial permettra notamment d’accompagner et de mettre en place les moyens techniques et économiques près des producteurs pour assurer durablement la production laitière », souligne Philippe Delusset, président d’Océalia, le groupe coopératif céréalier et multi-activité qui rassemble 7 500 adhérents et 1 600 salariés sur huit départements de Nouvelle-Aquitaine. Présente dans l’activité animale, la coopérative a notamment des participations dans Soléo Chevrettes ou Alicoop.
Pour la CLS et ses nouveaux partenaires, il reste maintenant à se retrousser les manches et à rapidement construire la nouvelle société qui devrait voir le jour au premier trimestre 2024. Magali Gravier, éleveuse de chèvres et vice-présidente de la CLS, en a bien conscience : « Il y a encore beaucoup de choses à définir et nous allons enchaîner les réunions pour faire avancer le dossier au plus vite ». « La réussite du projet sera basée sur les synergies à trouver entre CLS, Pamplie et Terra Lacta, souligne Jean-Marc Ressegand de Terra Lacta. On peut aller plus loin que de simples échanges de collecte. »