Covid-19
La coopérative Eurial face au confinement
La coopérative Eurial, premier intervenant en collecte et transformation de lait de chèvre en France, a maintenu sa collecte de lait et adapté sa transformation fromagère. En chèvre, la baisse brutale de son marché de la restauration hors domicile n’a pas été entièrement compensée par la hausse de l’export et de la consommation des ménages.
La coopérative Eurial, premier intervenant en collecte et transformation de lait de chèvre en France, a maintenu sa collecte de lait et adapté sa transformation fromagère. En chèvre, la baisse brutale de son marché de la restauration hors domicile n’a pas été entièrement compensée par la hausse de l’export et de la consommation des ménages.
Lors d’un webinaire d’Idele du 3 juin sur les filières laitières face au crash-test du Covid-19, Bertrand Rouault d’Eurial a détaillé l’impact de la pandémie sur les activités de la coopérative. « Avec l’absentéisme dans les laiteries, on s’est posé la question de savoir si on serait capable de collecter et transformer le lait, explique le directeur général du développement d’Eurial. Heureusement, aujourd’hui, on est fier de n’avoir jeté aucun litre de lait. C’est un succès pour toutes les équipes d’Eurial qui se sont mobilisées ». Les équipes supports sont restées en télétravail et les commerciaux en chômage partiel.
Mais si la collecte et la transformation du lait ont été un défi opérationnel, Bertrand Rouault insiste surtout sur le vrai « chamboule tout » des destinations de la production. « La baisse de l’export et l’arrêt de la restauration hors domicile n’ont pas toujours été compensé par le développement de la vente au détail ».
Pour les fromages de chèvres, le chiffre d’affaires a par exemple globalement baissé de 4 % en avril. La bûchette Soignon a été très utilisée par les ménages français qui se sont remis à cuisiner pendant le confinement. « Les exportations européennes de fromages de chèvre ont aussi bien fonctionnées ».
Mais la dynamique a été très différente en restauration hors domicile et pour le food service. Lors de la deuxième quinzaine de mars, les commandes de la restauration hors foyer ont ainsi baissé de 95 % et celle des industries agro-alimentaires de 15 %. « C’est une chute incroyable et personne n’y était préparé ». Après le déconfinement de la mi-mai, les commandes sont reparties mais l’activité de ces deux secteurs est toujours inférieure d’environ 20 % à ce qu’elle était un an auparavant. Les perspectives en restauration restent très incertaines à court et moyen terme. « La gestion de la prévision est très complexe car nous voulons éviter autant les ruptures d’approvisionnement que les dégagements de produits. »
« Pour le chèvre, la baisse des ventes en restauration hors domicile n’a pas été complètement compensée par la hausse de la vente au détail, conclut Bertrand Rouault. Nous aurons à la fin un stock de caillé congelé plus important que d’habitude ». Craignant des résultats financiers 2020 à la baisse, Eurial a réduit les frais fixes et notamment ses investissements publicitaires.