Des pistes pour dégager du revenus chez les livreurs de lait de chèvre bio
Les livreurs bios doivent chercher à produire plus de lait par chèvre à l’herbe. À moins que le prix du lait soit trop juste pour dégager deux Smic par UMO.
Les ateliers livreurs bio de l’échantillon sont présents dans l’Ouest et en Lozère avec en moyenne 195 chèvres et 54 ha de SAU. En Lozère, les exploitations détiennent aussi une soixantaine d’hectares de parcours. En 2019, ces éleveurs se rémunèrent en moyenne à hauteur de 1,3 Smic par UMO. Cette rémunération est plus faible que celle des livreurs conventionnels compte tenu d’une productivité du travail inférieure et malgré une plus grande efficacité économique du fait d’un prix du lait et d’un montant d’aides supérieurs. Les livreurs bio ont sans doute encore des marges de progrès en matière d’efficacité technico-économique et l’augmentation du prix du lait devrait aussi améliorer la situation. Sur l'échantillon analysé, le prix de revient est en moyenne de 1 167 €/1 000 litres pour dégager deux Smic par UMO.
Dur d'avoir du revenu en dessous de 600 litres par chèvre
En bio comme en conventionnel, les moyennes masquent une grande disparité de résultats et il y a plusieurs façons de dégager un revenu. Trois profils se dégagent de notre échantillon : les élevages économes qui privilégient la rémunération aux 1 000 litres, les élevages qui privilégient la productivité du travail et les élevages qui combinent efficacité et productivité.
Plusieurs leviers sont à analyser pour améliorer la situation. Est-il posible d'améliorer la productivité technique pour accroître simultanément la productivité du travail et l’efficacité économique ? 750-800 litres par chèvre en bio et en système herbager est un objectif cible réaliste et pertinent. En dessous de 600 litres par chèvre, il semble difficile de dégager deux Smic et plus. À l’inverse, la productivité animale, ne permet pas à elle seule d’assurer ce niveau de revenu.
Tendre encore plus vers l'autonomie
Est-il possible de faire aussi bien avec moins ? Des marges de manœuvres existent pour une production de lait de chèvre bio encore plus tournée vers l’herbe de qualité (en pâturage, en vert, en foin) et avec moins de concentrés, et ce avec un même objectif de productivité technique. Les meilleurs achètent pour moins de 100 € d’aliments par chèvre et distribuent moins de 450 g de concentrés au litre de lait.
Améliorer la productivité du travail par un dimensionnement supérieur des livreurs bio ? Si cette voie est envisageable dans quelques exploitations au foncier suffisant et/ou dans des zones à bon potentiel fourrager, pour la majorité d’entre elles, la contrainte du foncier et la nécessité de l’autonomie alimentaire ne permettent pas d’actionner ce levier.
Augmenter le prix du lait de chèvre bio ? Sur les suivis 2019, le prix du lait est majoré de 27 % alors que pour d’autres filière, un delta de 40 % est observé (lait de brebis) et qu’en parallèle les aliments achetés sont deux fois plus élevés en bio qu’en conventionnel.