Des bâtiments sains pour des chèvres en bonne santé
Le bâtiment d’élevage, en tant que lieu de vie des caprins, joue un rôle essentiel dans la santé et le bien-être des animaux. C’est donc un outil primordial de prévention des maladies, qui a toute sa place pour répondre à l’objectif de réduction de l’utilisation des antibiotiques en élevage. Dans le cadre du plan ÉcoAntibio, une brochure repose les bases des liens entre bâtiments d’élevage et santé : garantir un lieu de vie confortable pour les animaux tout en prévenant les maladies, et être un lieu de travail agréable pour l’éleveur.
Le bâtiment d’élevage, en tant que lieu de vie des caprins, joue un rôle essentiel dans la santé et le bien-être des animaux. C’est donc un outil primordial de prévention des maladies, qui a toute sa place pour répondre à l’objectif de réduction de l’utilisation des antibiotiques en élevage. Dans le cadre du plan ÉcoAntibio, une brochure repose les bases des liens entre bâtiments d’élevage et santé : garantir un lieu de vie confortable pour les animaux tout en prévenant les maladies, et être un lieu de travail agréable pour l’éleveur.
« Il faut utiliser le bâtiment comme un espace d’observation des chèvres et de leurs comportements, aussi bien individuels que collectifs, explique Renée de Cremoux, vétérinaire et coauteure de la brochure « Conception et utilisation des bâtiments d’élevage pour des chèvres et chevrettes en bonne santé ». L’approche 'troupeau' permet de repérer des problèmes sur la conduite d’élevage, le bâtiment, le système de production : si un seul animal est malade, c’est un problème de santé individuelle, mais si cela concerne plusieurs animaux, il faut le plus souvent réfléchir au fonctionnement global de l’élevage et aux mesures de gestion sanitaire mises en place. » L’observation fournit aussi des informations sur l’utilisation de la chèvrerie par les animaux et donc sur son fonctionnement.
Un outil de prévention des maladies
« Le bâtiment — sa conception, son entretien —, peut limiter ou au contraire favoriser l’expression d’un ensemble de maladies, explique Renée de Cremoux. Par exemple, dans les élevages où le CAEV est présent [le virus de l'arthrite encéphalite virale caprine], l’aménagement d’aires de vie qui évitent de solliciter les articulations, peut diminuer les risques d’arthrites, restreindre son impact clinique. » Prévenir les infections, c’est aussi répondre aux besoins physiologiques des chèvres et chevrettes : une alimentation adaptée à l’âge et au stade physiologique des animaux, un abreuvement en quantité et qualité suffisante et une bonne ambiance générale du bâtiment(1) en adéquation avec leurs besoins. L’objectif est bien de préserver la santé des animaux et de favoriser leur résistance aux pathogènes.
À l’inverse, un certain nombre de pathologies pulmonaires sont exacerbées par des problèmes d’ambiance. La pasteurellose, une infection pulmonaire fréquemment rencontrée chez les caprins, est causée par les bactéries Pasteurella présentes dans toutes les exploitations. Leurs effets dépendent d’abord des conditions d’ambiance puis de la virulence des souches. Les mycoplasmes sont eux responsables de bronchopneumonies et peuvent agir en association avec des pasteurelles. Plus rares mais avec des effets graves, les tumeurs nasales d’origine virale sont favorisées par des problèmes d’ambiance. L’ambiance et les modalités d’occupation des locaux interviennent aussi dans la circulation intra-élevage de certains pathogènes transmissibles par voie aérienne. C’est par exemple le cas de la fièvre Q.
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Faciliter le travail de l’éleveur
« De nombreux paramètres sont à prendre en compte lors de la conception d’un bâtiment d’élevage, la chèvrerie est le résultat d’un compromis, rappelle Jean-Yves Blanchin, ingénieur à l’Institut de l’Élevage (Idele) et coauteur de la brochure. La santé, le confort et le bien-être des animaux sont incontournables. Ensuite viennent les facteurs liés au système d’élevage et à la sensibilité personnelle de l’éleveur, car le bâtiment, en tant qu’outil de travail, doit faciliter ses tâches. »
Pour répondre à ce double objectif de lieu de vie pour les animaux et d’espace de travail agréable, la conception d’une chèvrerie demande de réfléchir sérieusement à tous les aspects en jeu : dimensions — surfaces et volumes —, isolation, aménagements, gestion des aires paillées, éclairage et ventilation. L’accompagnement par un conseiller bâtiment est recommandé pour garantir une approche globale : attentes de l’éleveur, conduite de l’élevage, aménagements du bâtiment, réglementations en matière d’urbanisme et d’environnement, coûts et techniques de construction, plans et dossier de permis de construire…
Le bâtiment répondra au double objectif de lieu de vie pour les animaux et d’espace de travail agréable pour l'éleveur
Réduire l'utilisation des antibiotiques
Le plan ÉcoAntibio vise à réduire le recours aux antibiotiques pour limiter l’apparition d’antibiorésistance et préserver l’efficacité des antibiotiques à la fois en santé animale et humaine (approche One Health). En élevage caprin l’enjeu est d’autant plus fort que les produits avec autorisation de mise sur le marché pour la filière sont limités. La prévention de l’apparition d’antibiorésistances passe par l’usage raisonné des antibiotiques, une plus grande résistance immunitaire des animaux et, plus largement, par des mesures de biosécurité et la maîtrise des conditions d’élevage.
Côté Biblio
Un guide pratico-pratique qui croise « sanitaire » et « bâtiment »
Ce dossier a été réalisé d'après « Conception et utilisation des bâtiments d’élevage pour des chèvres et chevrettes en bonne santé », brochure rédigée par un collectif de vétérinaires et conseillers bâtiments, coanimé par Renée de Cremoux et Jean-Yves Blanchin, de l’Idele. Éditée par l’Institut de l’Élevage. Disponible cet automne sur acta-editions.com.