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Comment luttez-vous contre les fortes chaleurs ?

Les températures élevées seront de plus en plus fréquentes à l’avenir. Comment limiter le stress thermique pour les chèvres ? Trois éleveurs caprins partagent leurs astuces.

Chèvres au pâturage en été
En modifiant les horaires, en isolant les bâtiments ou en apportant de l'ombre et de l'eau, il est possible de limiter le stress thermique des chèvres.
© D. Hardy

En modifiant les horaires

Marc Donneaud, fromager fermier en Gaec dans les Alpes-de-Haute-Provence

Marc Donneaud, fromager fermier en Gaec dans les Alpes-de-Haute-Provence

« Les chèvres sont des animaux bien adaptés à la chaleur, mais nous la subissons quand même. Nous avons un troupeau pastoral de 250 chèvres provençales. Au printemps, elles sortent l’après-midi, mais l’été davantage entre 19 et 22 heures. En cas de fortes chaleurs, nous trayons plus tôt, autour de 6 heures du matin. Les chèvres peuvent ainsi sortir à la fraîche, vers 8 heures, et nous les rentrons en chèvrerie le midi. Notre bâtiment est isolé avec le faîtage ouvert et des ouvertures latérales. Elles sont bien dedans et, quand il fait chaud, elles rentrent d’elles-mêmes s’y abriter de la chaleur. Nous avons essayé la brumisation en bâtiment, mais ce n’est pas forcément bon pour l’hygiène de la litière ; nous avons arrêté. Sinon, elles aiment bien aussi chaumer sous les arbres à côté du point d’eau. Nous avons pour projet de planter des haies dans les pâtures, autant pour l’ombre que pour les fourrages apportés par les frênes, mûriers blancs, robiniers faux acacias et paulownia. »

Une ventilation dynamique

Adeline Marion, éleveuse en Gaec dans la Drôme

Adeline Marion, éleveuse en Gaec dans la Drôme

« Il y a deux ans, quand je me suis installée, nous avons mis des ventilateurs pour la chèvrerie de 400 places. C’est un bâtiment assez haut et proche d’une butte, donc il n’y avait pas assez de circulation d’air. Nous avons mis cinq ventilateurs Orela et une sonde de température. Quand il fait moins de 10 °C, ils fonctionnent 10 minutes à 40 % de leur puissance, puis 10 minutes d’arrêt. Au-dessus de 25 °C, ils fonctionnent à plein régime tout le temps. Entre les deux, c’est progressif selon la température. Depuis que les ventilateurs sont en place, cela sent moins l’animal et l’atmosphère est plus constante d’un jour à l’autre. Les chèvres sont mieux dans l’aire paillée et la litière est plus sèche. Dans le bâtiment des chevrettes, nous avons mis une gaine ventilée. C’est nécessaire, car nous avons des mises bas désaisonnées et les chevreaux naissent souvent dans la chaleur. Les ventilateurs au-dessus de la fosse dans la salle de traite rafraîchissent le trayeur et évitent d’avoir trop de mouches. Enfin, contre la chaleur, nous essayons de ne pas avoir trop de fumier en le vidant tous les mois en été. »

L’isolation de la toiture

Audrey Pelletier, éleveuse de 700 chèvres en Gaec dans les Deux-Sèvres

Audrey Pelletier, éleveuse de 700 chèvres en Gaec dans les Deux-Sèvres

« Nous avons isolé la toiture de notre bâtiment en 2020 et nous avons installé des rideaux enroulables en 2021. Il faisait chaud en été, et l’isolation devenait nécessaire pour le confort des chèvres et du nôtre. Il fait maintenant moins froid l’hiver et c’est plus agréable en été. Sur notre bâtiment de 120 mètres de long sur 15 de large, nous sommes passés d’une ouverture latérale de 60 cm à 1,20 m. En plus, l’ouverture des trois rideaux est automatique en fonction du vent et de la température. C’est beaucoup plus ouvert que ce que nous osions faire auparavant. Quand il y a du soleil l’été, c’est plus agréable de rester dans le bâtiment aéré que dehors en plein soleil. Nous avons aussi installé de gros ventilateurs et un système de brumisation au-dessus de l’aire d’attente. On le met en route dès qu’il fait chaud, et c’est efficace pour faire baisser la température ambiante. Avec en plus la mise en place de portails électriques, ces investissements nous sont revenus à 130 000 euros en 2020-2021. Le bien-être des éleveurs et des chèvres a été amélioré, et cela se traduit dans la production laitière ou les résultats de fertilité. On est, par exemple, passé de 50 % de réussite à l’IA à 70 %. »

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