Cinq grands défis pour maintenir la consommation des fromages de chèvre
Lors de l’assemblée générale de l’Anicap, Romain Le Texier, directeur des études au Cniel, a présenté les grandes évolutions de la consommation alimentaire obtenues avec l’aide des panels Kantar. Il note cinq grands défis à relever pour continuer à vendre du fromage de chèvre demain.
Lors de l’assemblée générale de l’Anicap, Romain Le Texier, directeur des études au Cniel, a présenté les grandes évolutions de la consommation alimentaire obtenues avec l’aide des panels Kantar. Il note cinq grands défis à relever pour continuer à vendre du fromage de chèvre demain.
1 – Une inflation qui n’incite pas à la consommation
Les produits alimentaires ont connu une inflation de plus de 16 % sur deux ans. Même si les prix sont maintenant stabilisés, les consommateurs ont dans l’esprit une poursuite de la hausse des prix ; ils regardent les prix en premier au moment de faire leur course. L’année 2024, pleine de perturbations, n’incite pas non plus à la consommation. Fin décembre, la consommation baissait en volume de près de 3 % sur un an. La demande en produits laitiers est heureusement stable ou en croissance. Et le chèvre s’en sort plutôt bien puisqu’il se mange 15 % de fromages de chèvre de plus qu’il y a dix ans. Loin des scores des fromages à pâte fraîche salée de type mozzarella qui ont gagné 71 %, mais beaucoup mieux que le lait liquide qui a perdu un quart de sa consommation.
2 – Des consommateurs qui font des arbitrages
Les consommateurs sont donc plutôt dans la retenue, et ils se tournent plus facilement vers les marques de distributeurs. 53 % des produits laitiers sont maintenant vendus sous marque de distributeur et 49 % pour les fromages de chèvre. Les produits à la coupe, synonyme de prix plus élevés, ont perdu un quart des ventes en quatre ans. Les produits labels ou AOP ont aussi connu une déconsommation.
3 – Une place dans une distribution fragmentée
Près de la moitié des fromages de chèvres est commercialisée par les grandes surfaces indépendantes que sont E.Leclerc, Intermarché et U. Le drive croît aussi régulièrement et représente désormais près de 8 % de parts de marché du fromage de chèvre. D’autres circuits sont aussi à surveiller comme les grandes surfaces de frais (type Grand Frais) qui réalisent 9,5 % du chiffre d’affaires des fromages de chèvre.
4 – Le made in France plutôt que les labels
Face à la jungle des labels, mentions ou autre Nutri-Score, les consommateurs peuvent être perdus et réticents à payer davantage. Par comparaison, le made in France semble avoir une bonne image qui inspire confiance.
5 – Du chèvre en cuisine
Comme 70 % des repas sont pris à domicile et que les plateaux de fromages ont tendance à disparaître, la cuisine est un relais de croissance à investir pour proposer une offre de fromages qui sert d’ingrédient pour les préparations culinaires. Les fromages de type feta ou les fromages râpés connaissent ainsi les meilleures croissances. Comme les Français consacrent en moyenne vingt minutes à la préparation des repas, les dés de fromage ou ceux à inclure dans des salades, des pizzas, des pâtes ou des quiches peuvent tirer leur épingle du jeu. Encore 84 % des assiettes ne contiennent pas de fromages.