Autosysel pour développer l’autonomie alimentaire
Pour ceux qui souhaitent gagner en autonomie fourragère et protéique, Autosysel est un outil de sensibilisation et de conseil.
Outil de diagnostic et de réflexion, Autosysel a été développé conjointement par l’Institut de l’Élevage et les chambres d’agriculture et financé par la Confédération nationale de l’élevage. D’accès libre et simple d’utilisation, il permet aux éleveurs d’évaluer sa situation concernant son autonomie fourragère en renseignant seulement six valeurs (nombre de chèvres, niveau de production, quantité de fourrages et de concentrés achetée, produite et consommée sur la période). Les résultats en pourcentage d’autonomie sont automatiquement calculés et comparés aux données nationales, ce qui permet à l’éleveur d’avoir un aperçu des marges de progrès possibles.
Des fiches techniques avec des témoignages d’éleveurs
Pour aller plus loin dans le processus, la plateforme Autosysel oriente ensuite l’éleveur vers une sélection de fiches techniques spécialement choisies en fonction des réponses faites à un mini-questionnaire. Celui-ci porte sur les objectifs de l’éleveur, par exemple un gain économique, un gain de temps de travail, une meilleure gestion environnementale, etc. Puis l’éleveur renseigne ses pratiques notamment sur les achats de fourrages et de protéines et sur l’utilisation des pâturages. Les fiches techniques proposées ouvrent des pistes de réflexion à l’éleveur et sont accompagnées de témoignages d’agriculteurs ayant mis en place ces pratiques. Une quinzaine d’éleveurs caprins ont ainsi livré leur ressenti deux ans après l’expérimentation qu’ils ont conduit sur leurs fermes pour gagner en autonomie alimentaire. Christine Masson, Marie Yvonne et Serge Letendre, éleveurs bios en Ille-et-Vilaine y expliquent par exemple : « nous recherchons la plus grande autonomie alimentaire possible et l’affouragement nous permet de faire de vraies économies de concentrés au moins pendant les 150 premiers jours de lactation. ». Ils assument les conséquences de l’affouragement en vert sur leur temps de travail qui ajoute une astreinte supplémentaire mais qui est compté, selon eux, comme du temps productif.
Ouverte depuis octobre, Autosysel comprend également un répertoire des organismes de conseil agricole dans chaque département. « Il n’y a pas que des éleveurs qui utilisent Autosysel mais également des conseillers et techniciens qui font des simulations, explique Mathilde Van Den Broek, coordinatrice du projet Autosysel à l’Institut de l’Élevage. Il y a aussi des enseignants qui apprécient le côté simple et pédagogique de l’outil pour parler d’autonomie alimentaire à leurs élèves ».