Au syndicat caprin de la Drôme, soixante ans au service des éleveurs de chèvres
Le syndicat caprin de la Drôme tenait son assemblée générale le 15 décembre 2023 à Divajeu. L’occasion de retracer les activités de 2023 mais aussi celles de ces soixantes dernières années au service des éleveurs de chèvre de la Drôme et de l’Ardèche.
Depuis 1963, le syndicat caprin de la Drôme accompagne techniquement les éleveurs dans leur métier et crée un réseau pour faciliter les échanges. Au cours de ces 60 années, le syndicat a joué un rôle essentiel dans le devenir de la filière caprine dans la Drôme mais aussi au niveau national. L’assemblée générale qui s’est tenue le 15 décembre 2023 à Divajeu (Drôme) a permis de retracer l’histoire du syndicat et ses actions qui se poursuivent aux services de ses 120 adhérents, quasiment autant issus de la Drôme que de l’Ardèche.
Regroupant des syndicats caprins de secteurs à ses débuts, le syndicat a accompagné la création de l’appellation picodon AOP en 1983. Depuis 1990, il propose 15 à 20 formations par an aux éleveurs, et ces formations se poursuivent aujourd’hui sur l’élevage, la réglementation, la fromagerie ou la valorisation de la viande caprine. Ces formations s’exportent même au-delà de la Drôme-Ardèche et Valérie Beroulle, la technicienne du syndicat, a formé des éleveurs de Savoie, de Haute-Savoie, de l’Isère ou du Puy-de-Dôme. Les éleveurs administrateurs mettent aussi la main à la pâte en devenant formateur afin de remplir les caisses du syndicat dont la survie économique est toujours fragile. En 2023, les éleveurs ont ainsi formé bénévolement leurs confrères sur le document unique, la découpe du chevreau ou la fabrication des fromages bleus.
De la R & D au service des éleveurs de chèvres
Depuis dix-huit ans, le syndicat œuvre sur la valorisation de la viande caprine et, depuis 10 ans, plus spécifiquement sur la viande de chevreau. Après un premier état des lieux en 2005 et des essais de transformation, « nous sommes partis, avec quatre éleveurs, deux techniciens et neuf carcasses, nous former à l’EnilV [école nationale des industries du lait et des viandes] d’Aurillac pour la découpe et des simulations économiques », se souvient Christian Nagearaffe, ancien président du syndicat. Depuis, de nombreux échanges avec des éleveurs français mais aussi italiens, suisses ou marocains, ont permis d’avancer sur le sujet avec l’édition de recettes, d’outils de communication et de fiches de procédures, des dégustations auprès des collèges de la Drôme, un concours charcutier ou la formation d’éleveurs. Aujourd’hui, les projets se poursuivent avec notamment la volonté de créer un Label rouge sur le chevreau (voir encadré).
Le syndicat a participé à de nombreux projets de recherche au niveau régional ou national. Par exemple, depuis treize ans, il s’est penché sur la question des soins par les plantes en élevage. Dernièrement, c’est un groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE) « Plantes et santé des petits ruminants » qui a été accompagné par le syndicat. Pour s’informer, les 120 éleveurs adhérents peuvent compter sur les quatre lettres d’information, sur le site scaprin26.com, sur la page Facebook ou sur le groupe Whatsapp, où les éleveurs se répondent facilement entre eux.
L’assemblée générale a aussi été l’occasion de saluer l’investissement de Christian Nagearaffe, président de 2010 à 2018, qui poursuit encore bénévolement la promotion de la filière alors qu’il n’élève plus de chèvres depuis plus de quinze ans.
Vers un label rouge pour le chevreau
Grand promoteur de la viande caprine, le syndicat porte le projet d’un chevreau Label rouge depuis 2018. En mars 2023, il a reçu une commission d’enquête qui va porter le projet au sein de l’Inao. « On ne leur a pas dit que tout est rose dans la viande caprine mais nous leur avons présenté l’apport que pourrait avoir le Label rouge sur la filière », explique Damien Brunet, le président du syndicat. À la suite de cette visite, le cahier des charges a été modifié en passant à un chevreau de 90 jours maximum, à un poids minimum de 10 kg « pour gagner en maturité et fermeté de la viande », un aliment d’allaitement avec 62 % de lait « pour ne pas être trop élitiste avec uniquement du lait sous la mère » et un chevreau né et engraissé à la ferme « mais sans mettre de côté les engraisseurs ». Pour promouvoir la viande de chevreau et sa démarche Label rouge, le syndicat caprin vient de mettre en ligne le site internet viandedechevreau.fr avec son logo « le chevreau un régal ! » et des recettes en vidéo pour le grand public. À terme, un espace sera réservé aux adhérents avec, par exemple, des vidéos de découpe.