Viande et bois, même combat
Qui a-t-il de commun entre un lot de broutards et des grumes de chêne ? A priori pas grand-chose, si ce n’est qu’il s’agit dans les deux cas de produits non finis, inutilisables en l’état par le consommateur. Les broutards devront être engraissés puis abattus avant d’être transformés en steaks. Les grumes de chêne devront être fendues ou sciées avant d’être transformées en tonneaux, meubles ou parquets. La conjoncture du moment traduit une autre similitude. Les cours du chêne comme ceux des broutards sont bien orientés car stimulés par les exportations. Une partie des grumes sont chargées en l’état dans des containeurs pour prendre la direction de la Chine où elles seront transformées. Quant aux broutards, l’activité d’exportation n’est pas nouvelle mais a été plus dynamique l’an dernier dans la mesure où les engraisseurs étrangers — et indirectement les abatteurs — ont été plus généreux pour les naisseurs que leurs équivalents français.
Perte de valeur ajoutée
Début février, les industriels de la transformation du bois ont alerté le gouvernement. « 25 à 30 % du chêne récolté en France part à l’étranger pour y être transformé » dénonçant « la perte de valeur ajoutée » liée à la concurrence chinoise qui fait le bonheur des propriétaires forestiers mais tend à les priver d’une partie du bois qu’ils transforment. Une vision des choses probablement partagée par les industriels français de la viande quand ils voient les camions de broutards traverser Alpes et Pyrénées…