Une stabulation aux nombreuses astuces
Au Gaec de l’Armançon en Côte-d’Or, la principale stabulation héberge 128 vaches suitées. Elle intègre différents équipements mis en place par Ludovic Roy pour se faciliter le travail au quotidien.
Au Gaec de l’Armançon en Côte-d’Or, la principale stabulation héberge 128 vaches suitées. Elle intègre différents équipements mis en place par Ludovic Roy pour se faciliter le travail au quotidien.
Ingénieux et particulièrement habile de ses 10 doigts pour couper, plier puis souder le métal, Ludovic Roy est en Gaec avec son père Jean-Paul à Thoisy-le-Désert en Côte-d’Or. Ils logent l’essentiel de leurs 180 vaches suitées dans une grande stabulation en bois construite en 2002. Elles se répartissent dans 4 cases de 15 places et 4 cases de 17 places sur litière paillée accumulée des deux côtés d’un couloir central de distribution. Au fil des ans, Ludovic Roy a rajouté différentes astuces facilitant son travail. Pas forcément faciles à reproduire compte tenu du savoir-faire de cet éleveur bourguignon pour travailler le métal, elles méritent en revanche clairement le coup d’œil.
Des barrières guillotines
Pour cantonner si besoin les vaches sur les aires paillées, toutes les cases sont équipées de barrières guillotines pouvant facilement être montées ou redescendues. Les barrières utilisées sont des barrières de pré, privilégiées à des barrières de stabulation car moins lourdes. Cette facilité de manipulation associée au fait qu’elles n’ont pas besoin d’être repliées pour être ouvertes puis refermées, limite leur encombrement. Pour cela, les deux côtés verticaux de chacune de ces barrières de 6 mètres peuvent coulisser dans deux gorges métalliques soudées sur toute la hauteur de poutrelles soutenant la charpente. Pour ne pas avoir de risque de blocage dans le fond du rail, des galets de roulement positionnés aux extrémités des barrières facilitent la montée comme la descente. Chaque extrémité de barrière est dans son angle supérieur reliée à un câble, lequel passe dans une poulie positionnée en haut de la poutrelle. L’autre extrémité est reliée à un contrepoids. Ce dernier pèse exactement la moitié du poids de la barrière. Ensemble, les deux contrepoids pèsent donc le poids exact de la barrière de façon à pouvoir la monter ou la descendre sans effort. Une longue corde reliée à un des deux contrepoids permet de le remonter ou le redescendre très facilement. Quand le contrepoids monte, la barrière descend et inversement. Lorsque la barrière est en position haute, ce qui est le cas de figure le plus fréquent, le contrepoids vient s’enfiler dans un étui métallique solidement soudé à la poutrelle à hauteur d’homme, lequel évite toute possibilité d’accès pour les animaux. Un système de verrouillage permet alors de maintenir le contrepoids en position basse de façon à éviter toute possibilité de remontée de ce dernier et donc de redescente de la barrière !
Des poteaux métalliques désormais faciles à déplacer
Un petit passage entre deux cases permet d’accéder aisément aux cases à veaux et aux cases de vêlage depuis le couloir d’alimentation. Cela facilite la surveillance des animaux mais au cours des premières années d’utilisation de la stabulation, cela se traduisait aussi par la présence de cinq poteaux métalliques implantés à l’arrière des cornadis sur lesquels étaient positionnées les barrières. Au moment du curage de fond en comble de la stabulation, il fallait retirer les barrières et surtout les poteaux métalliques des fourreaux dans lesquels ils avaient préalablement été glissés. Pour s’épargner ce travail, Ludovic Roy a réalisé pour chaque couloir situé entre deux cases une plateforme facilement déplaçable avec le télescopique. Cette dernière est composée d’un cadre en métal sur lequel ont été très solidement fixés les cinq poteaux métalliques support de barrières. Du béton a ensuite été coulé dans ce cadre métallique lequel mesure 3,2 mètres de long ; 0,8 mètre de large et 30 centimètres de haut. Il pèse un peu plus de deux tonnes et demeure manipulable une fois enfilé dans les fourches du lève-palettes. Pour être certain qu’il ne sera pas poussé par les animaux une fois posé à sa place devant les cornadis, il est muni sur sa face inférieure de deux courts pieds ronds métalliques, lesquels viennent s’encastrer dans deux fourreaux.
Un râtelier double usage facile à réapprovisionner
Soudé à une poutrelle métallique soutenant la charpente, ce râtelier pivote autour d’un axe. Il mesure 1,7 mètre de long et 1,25 mètre de large. Il a été réalisé sur mesure par Ludovic Roy en remplacement de l’ancienne barrière en tubulaires. Deux positions sont possibles. En l’orientant vers le couloir d’alimentation, il est aisé à regarnir avec le télescopique. En le faisant ensuite pivoter de 180° autour de l’axe auquel il est fixé, il se positionne en fond de case et permet aux deux lots de veaux logés dans deux cases contiguës d’avoir du foin à disposition. Deux ouvertures placées à l’arrière permettent également à des vaches isolées dans les cases de vêlages d’y avoir accès. Cela évite d’avoir à descendre dans les cases pour les affourager.
Réservoir du nourrisseur en hauteur
Dans toutes les stabulations, les mètres carrés de surface au sol sont précieux. Ils gagnent à être occupés au mieux pour loger le plus possible de bovins en facilitant le passage du matériel lors du curage. Sur cet élevage, les veaux sont complémentés dès leur jeune âge. Pour gagner de la place tout en utilisant les poteaux métalliques soutenant la toiture, Ludovic Roy utilise une petite partie des volumes situés au-dessus des animaux. Il a positionné en hauteur le réservoir en métal galvanisé qu’il a fait faire par un ferronnier. Il permet de stocker le mélange destiné à complémenter les veaux avant la mise à l’herbe. Chaque réservoir stocke 450 kg d’aliment et approvisionne les auges de deux cases contiguës. La descente se fait le long de la poutrelle métallique et le débit du nourrisseur est réglable par de petites plaques permettant une ouverture plus ou moins généreuse.