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Une nouvelle catégorie de « maigre »

Le groupe Feder initie pour cet automne à la demande de deux abatteurs, une production contractualisée de broutards castrés.

Le groupe coopératif Feder souhaite élargir sa gamme.
Le groupe coopératif Feder souhaite élargir sa gamme.
© Feder

En France suivant les races et habitudes de production, un broutard est défini comme un mâle non castré, récemment sevré dont le poids oscille entre 250 et 450 kilos. Pour la campagne à venir, le groupe coopératif Feder élargit cette gamme à des broutards castrés peu après la naissance. Un produit encore expérimental, mis en place à la demande de deux entreprises d’abattage françaises. Avant un éventuel lancement à plus grande échelle, elles souhaitent tester une production de bœufs rajeunis, donc légers, produits à partir d’animaux charolais et salers castrés à l’élastique quelques jours après la naissance et non au sevrage.


Une qualité de viande proche de celle des génisses


« Aujourd’hui c’est encore purement expérimental. Les deux abatteurs intéressés visent deux marchés différents. En empêchant le développement des caractères mâles très précocement, leur objectif est d’arriver à une qualité de viande proche de celle de génisse », expliquait Raphaël Colas responsable du site Feder de Villefranche d’Allier à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat Salers du Puy-de-Dôme. L’objectif est de pouvoir disposer d’environ 300 têtes cet automne. Avec ces broutards castrés, l’idée est de produire des bouvillons d’environ 350 kilos de carcasse, après des mises à l’engraissement peu après le sevrage. Un produit qui, au moins pour les Salers, serait susceptible, d’intéresser des chaînes de restauration attirées par la bonne image de cette race en l’associant à une dimension de muscle bien adaptée à ce type de débouché.


Un contrat proposé aux naisseurs


« On ne dit surtout pas qu’il faut castrer tous les veaux ! Il faut l’analyser comme un nouveau mode de conduite visant un nouveau produit qui se cherche encore un peu. » Un contrat est pour cela proposé aux naisseurs avec garantie de reprise au sevrage à condition de s’engager sur au moins sept animaux. L’objectif de poids pour ces broutards d’un nouveau genre est idéalement compris dans une fourchette de 360 à 380 kilos avec contractualisation du prix d’achat et versement d’un acompte de 300 €/tête à partir du moment ou les veaux sont castrés dans les délais demandés. Le prix minimum garanti diminue graduellement selon le poids. Il sera de 2,44 € du kilo pour des animaux de 300 kilos, 2,34 € pour 350 kilos et 2,24 € pour 400 kilos et comprend une bonification de 50 €/tête si les veaux ont été écornés peu après la naissance. Les grandes cornes des Salers ne sont guère appréciées des engraisseurs.
Au moins pour cet automne, il faut voir cette initiative, comme une diversification des débouchés. Le nombre d’animaux concerné sera modeste, mais ira dans le sens d’un écrêtement du pic de sortie. « Nous avons un élevage de l’Allier qui a castré 42 veaux cet automne. Sans problèmes particuliers sur le plan technique ou sanitaire », précisait Raphaël Colas.

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