Engrais de ferme
Une mine d'or dans votre étable
Avec la hausse du prix des engrais minéraux, les engrais de ferme reviennent sur le devant de la scène. Reste à savoir comment les utiliser au mieux afin de couvrir les besoins des prairies et des cultures.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’indice du prix d’achat des engrais et amendements a augmenté de 55 % en 2008. La hausse avoisine les 46 % pour les engrais azotés, les 60 % pour les engrais phosphatés et dépasse les 92 % pour les engrais potassiques. « Les prix élevés risquent de se prolonger durant au moins trois ou quatre ans » avait annoncé l’Union des industries de la fertilisation, lors d’une conférence de presse. La demande ne cesse de croître et l’offre en éléments fertilisants est limitée. Elle progresse moins vite que la demande du fait d’investissements insuffisants de la part des industriels ces vingt dernières années. Acheter des engrais de synthèse laisse donc perplexe plus d’un éleveur. Comment faire alors pour obtenir ses performances habituelles ? La réponse est sur l’exploitation elle-même. Les engrais de ferme reviennent effectivement dans les esprits de chacun. Canada, Grande- Bretagne… plus d’un pays se retourne vers ces engrais qui ont déjà participé il y a plus d’un siècle à une vraie révolution agricole. Si certains éleveurs reconnaissent qu’avant la hausse du coût des engrais, le but de leur épandage était tout simplement de s’en débarrasser, aujourd’hui la donne change. L’épandage doit se raisonner au plus juste pour concerner le maximum de parcelles et rentabiliser cet « or » présent en abondance dans les étables. Riches en phosphate et potasse, les engrais de ferme, s’ils sont judicieusement épandus, permettent de faire de sérieuses économies, tout en améliorant la structure et la vie des sols. Pour autant, tout n’est pas gagné d’avance car connaître les valeurs fertilisantes des fumiers, lisiers ou composts n’est pas toujours facile. Le laboratoire offre la meilleure solution en termes de précision. Mais les références Corpen (Comité d’orientation pour des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement) se révèlent aussi intéressantes et non dénuées de réalité. Par ailleurs, des logiciels existent et facilitent grandement les calculs, parcelle par parcelle. Si l’épandage était autrefois très imprécis, le matériel s’est aujourd’hui amélioré. Il répartit de manière plus équilibrée les apports de fumier, lisier ou compost au niveau du sol. Reste un défaut majeur, celui de ne pas permettre une maîtrise complète du débit par l’utilisateur. « Un épandage de qualité doit limiter au mieux les risques sanitaires, les pertes d’azote dans le milieu et les odeurs », résume un document réalisé par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. La solution est donc à portée de main mais nécessite un minimum de technique et de réflexion. Il restera à investir dans quelques engrais de synthèse pour rééquilibrer les apports d’azote.