Récolte des fourrages
Une méthode précise et simple pour estimer les stocks
Une évaluation précise n´est pas facile, surtout pour les ensilages. Voici quelques éléments fournis par l´institut de l´élevage pour approcher au mieux les quantités en matière sèche de fourrages dont vous disposez pour cet hiver.
Une évaluation précise n´est pas facile, surtout pour les ensilages. Voici quelques éléments fournis par l´institut de l´élevage pour approcher au mieux les quantités en matière sèche de fourrages dont vous disposez pour cet hiver.
Pour évaluer précisément les stocks fourragers, il faut arriver à les exprimer en tonnes de matière sèche, pour ensuite les comparer aux besoins des animaux. L'Institut de l'Elevage a mis à jour en 2020 un outil avec feuille de calcul pour réaliser simplement et facilement son bilan fourrager.
Si le poids des balles de foin ou de paille ou le volume des silos est assez facilement estimable, il faut aussi avoir la meilleure approche possible de la densité des différents fourrages : une erreur de 8 % sur les quantités disponibles est vite faite et peut représenter l´alimentation de plusieurs semaines pour le troupeau en hivernage. Il faut aussi tenir compte des pertes liées à l´évolution normale du fourrage après récolte - le foin et l´ensilage continuent de perdre de l´eau et donc du poids pendant plusieurs semaines - et des pertes éventuelles mais fréquentes dues à une mauvaise conservation.
1- Cuber les silos d´ensilage
Calculer le volume d´ensilage se fait en ramenant le silo à une forme géométrique simple. C´est simple pour les silos couloir. Pour les silos taupinières, on estime une largeur moyenne en mesurant la largeur à mi-hauteur tous les cinq pas. Les estimations sont moins précises et il faut faire un nombre important de mesures. « Attention, lorsque le cubage est réalisé 10 jours après la fermeture du silo, il faut soustraire au volume calculé 5 % pour un ensilage fait à plus de 26 % de MS (10 % pour un ensilage à moins de 22 %). Si le cubage est fait 20 jours après l´ensilage, il faut retirer 3 % (6 % pour un ensilage à moins de 22 %). Si une pourriture du silo apparaît en surface, il faut déduire cette couche de la hauteur du silo. »
2 - Évaluer la densité de l´ensilage
Des tables donnent la densité moyenne de l´ensilage en fonction de la hauteur du silo et du taux de matière sèche.
On peut aussi pour une grande précision, mesurer la densité du silo par la technique du carottage horizontal sur le front d´attaque.
Les prélèvements se font avec une sonde cylindrique à extrémité coupante, souvent disponible auprès des organismes de développement.
Pour un silo de plus de 2,40 m de haut, on réalise des mesures sur deux lignes verticales en cinq points par ligne. Si le silo est plus haut, dix mesures sur une seule ligne verticale conviennent.
Tables de densité des ensilages d’herbe coupe fine (kg MS/m3) - Cas des silos couloir
Hauteur du silo (m) |
1,2 |
1,5 |
1,8 |
2 |
2,2 |
2,5 |
Taux de matière sèche (%) |
|
|
|
|
|
|
15 |
128 |
133 |
138 |
141 |
144 |
149 |
18 |
143 |
148 |
153 |
156 |
159 |
164 |
22 |
163 |
168 |
173 |
176 |
179 |
184 |
25 |
178 |
183 |
188 |
191 |
194 |
199 |
27 |
188 |
193 |
198 |
201 |
204 |
209 |
29 |
198 |
203 |
208 |
211 |
214 |
219 |
31 |
208 |
213 |
218 |
221 |
224 |
229 |
33 |
218 |
223 |
228 |
231 |
234 |
239 |
35 |
228 |
233 |
238 |
241 |
244 |
249 |
Supérieur à 35 |
238 |
243 |
248 |
251 |
254 |
259 |
Source : EDE du Finistère, 2019
3 - La profondeur des carottages doit être régulière et supérieure à 30 cm
Après chaque prélèvement on mesure la profondeur de chaque trou avec une règle graduée. On pèse la totalité des prélèvements. La densité brute en kilo/m3 s´obtient en faisant : poids total des prélèvements/(longueur totale des prélèvements x volume de la sonde(1)). On détermine la teneur en MS de l´ensilage à partir des échantillons et on en déduit la densité en kilo MS.
En multipliant la densité par le volume, on obtient la quantité de matière sèche. Il faut en retirer les pertes.
« Les pertes normales en cours d´utilisation sont de 5 % en période hivernale en bonnes conditions et de 10 à 15 % si le tas continue de chauffer, ou pendant l´été. »
(1) volume de la sonde : pi r2, où r est le rayon de la sonde en mètre.
4 - Pour les balles de foin et paille
Pour le foin ou la paille, il peut y avoir des différences importantes d´une année à l´autre, d´une culture à l´autre. On a tout intérêt à peser une demi-douzaine de balles provenant de parcelles différentes et prises au hasard, et en faisant la moyenne, de calculer un poids moyen.
Pour obtenir la quantité en matière sèche, on retire 15 % du poids brut. Le poids de la balle varie en fonction du type de presse (chambre fixe ou variable) et de la coupe : les bottes de regain sont souvent plus denses que celles de première coupe.
Les fourchettes classiques sont données dans le tableau ci-dessous.
5 - Le cas des balles enrubannées
Pour les balles enrubannées, il faut déterminer de la même manière un poids moyen pour chaque sorte de fourrage récolté, et appliquer le taux de matière sèche qui était celui du moment de la récolte.
Pour avoir un point de repère, on peut retenir qu´une balle ronde de 1,20 m de diamètre réalisée avec une presse à chambre variable, peut représenter de 180 kg de matière sèche (poids brut de 523 kg à 35 % de matière sèche) à 250 kg de matière sèche (poids brut de 383 kg à 65 % de matière sèche). La densité des balles enrubannées cubiques est supérieure, d´environ 10 %, à celle des balles rondes enrubannées.