Angleterre : un pastoralisme menacé par les nouvelles MAE et le Brexit
Pour les élevages pastoraux du Dartmoor, en Angleterre, Brexit et nouvelles MAE sont présages de réduction d’accès aux parcours et de forte réduction des subventions.
Pour les élevages pastoraux du Dartmoor, en Angleterre, Brexit et nouvelles MAE sont présages de réduction d’accès aux parcours et de forte réduction des subventions.
Les parcours sont presque tous engagés dans des mesures agro-environnementales (MAE) sur dix ans qui arrivent à leur terme cette année ou l’année prochaine. Pour chaque parcours, Natural England, l’agence gouvernementale en charge de l’application des MAE, préconise une réduction du chargement autorisé plus ou moins forte selon l’état des écosystèmes. De plus, sur les parcours jugés les plus endommagés, aucun ovin ne sera autorisé l’hiver. Les éleveurs craignent que cela ne soit le coup fatal, vingt ans après avoir subi l’interdiction du pâturage hivernal des bovins et la réduction du brûlis. En effet, ce dernier est généralement employé pour contrôler la croissance des espèces non pâturées (arbustes, fougères…).
Layland Branfield, éleveur pastoral de 85 vaches allaitantes et 520 brebis, membre de la fondation britannique pour les commons se désole : « On se dirige tout droit vers un ensauvagement des parcours. Les fougères, les ajoncs et la molinie ne cessent de pousser et de revenir encore plus forts après chaque brûlis. Ces plantes ne promeuvent pas la biodiversité, elles surpassent les autres végétaux là où elles poussent. »
Sous le poids des contraintes environnementales
Une étude menée par des chercheurs du Countryside and community research institute (CCRI) montre que les subventions représentent actuellement plus de 100 % du revenu des élevages pastoraux du Dartmoor. Le Brexit, en supprimant les paiements directs et en accentuant les contraintes environnementales, pourrait être lourd de conséquences pour ces éleveurs et leurs savoirs. « Nous, éleveurs, pouvons orienter la croissance des végétaux avec le pâturage et le brûlis, nous pouvons entretenir le paysage, et maîtriser les risques de feu. Nous avons le savoir-faire et les connaissances transmises depuis des générations, mais il faut que l’on travaille main dans la main avec les organisations environnementales et pas en opposition frontale comme aujourd’hui. Beaucoup d’éleveurs ont le sentiment que Natural England les tient pour responsables de tous les maux des landes alors que nous n’avons fait qu’appliquer les préconisations de cette agence toutes ces années. »
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