Un nouvel index pour la Salers Nord-américaine
Des scientifiques nord-américains ont mis en place un nouvel index pour les bovins de race Salers. Il leur permet de sélectionner les animaux les plus adaptés pour une conduite du bétail avec des chevaux.
Des scientifiques nord-américains ont mis en place un nouvel index pour les bovins de race Salers. Il leur permet de sélectionner les animaux les plus adaptés pour une conduite du bétail avec des chevaux.
Les premières Salers sont arrivées aux Etats-Unis à la fin des années soixante-dix. Exportées depuis les montagnes Auvergnates jusqu’aux grandes plaines Nord-Américaines, ces premiers animaux ont su séduire les « ranchers » de l’ouest américain. Même si la Salers est actuellement moins en vogue que l’Angus, elle conserve de nombreux adeptes de la part d’éleveurs qui apprécient en particuliers ses légendaires qualités d’élevage. « Avec mes salers, je sèvre 5,8 % de veaux supplémentaires comparativement à mes voisins dont le cheptel est principalement composé de bétail croisé issu en particulier de souches Hereford et Angus. » indique Stephaan Longhorn, un jeune éleveur du Montana. Après avoir repris le ranch familial en 2008, il conduit avec deux salariés un cheptel de 2 850 mères avec un ratio d’une vache suitée pour huit hectares de parcours et une complémentation hivernale essentiellement basée sur le foin dont une partie de foin de luzerne de très haute qualité. Ses vaches vêlent en mars-avril. Tous les veaux mâles sont castrés peu de temps après, puis simultanément marqués au fer rouge. Sevrés en fin d’automne autour de 300 kg, ils rejoindront pour la plupart des feed-lot de l’Iowa où ils seront finis avec les habituelles rations très intensives classiquement utilisées aux Etats-Unis.
Nouvel index pour mieux identifier certaines lignées
Le cheptel de Stéphaan Longhorn est très largement manipulé avec des chevaux. « Même à l’heure des quads, des drones, des smartphones et des tablettes, on n’a encore rien inventé de plus efficace dans les grandes plaines Nord-Américaines et sur les contreforts des Montagnes Rocheuses pour déplacer, rassembler puis trier le bétail. » souligne Stéphaan. Depuis déjà de nombreuses décennies, bien des cow-boys s’étaient rendus compte que certaines lignées de bovins semblaient plus faciles à trier que d’autres avec des chevaux. C’est ce qui a incité l’Association des éleveurs de Salers du Colorado, du Montana et du Wyoming à contacter leurs collègues canadiens de l’Alberta pour chercher à mettre en place une réelle évaluation scientifique de cette aptitude, de façon à mieux sélectionner avec toute la rigueur nécessaire les meilleures lignées de bovins salers dont l’aptitude à être triées à cheval leur faciliterait ensuite leur travail au quotidien. « Dans des pays comme les Etats-Unis ou le Canada, nous nous devons de mettre en avant des méthodes innovantes pour faciliter le travail de nos « ranchers ». On ne peut pas se contenter de propos de terrain. Il nous faut toute la rigueur scientifique nécessaire. » explique le professeur John Whitfish de l’université Firstapril du Colorado, dont les services sont en charge de la mise en place de cette indexation. Cette dernière se base sur le temps nécessaire à un cow-boy pour capturer un veau au moment de son marquage. Pour chaque veau, des données sont donc chronométrées au dixième de seconde près par chaque propriétaire de Ranch. Accompagnées des origines paternelles et maternelles de chacun, elles sont ensuite transmises aux différents stagiaires en charge de cette nouvelle indexation sous l’autorité du professeur John Whitfish. « Plus le veau est attrapé rapidement et plus il sera apte à être manipulé avec des chevaux. Nous avons noté des différences significatives entre certaines souches. Elles facilitent grandement le travail au quotidien des cow-boys ! » indique John Whitfish. « Il semblerait même que les animaux les plus à même d’être triés avec des chevaux soient aussi ceux qui extériorisent par la suite les meilleures croissances à l’engraissement. » Les travaux se poursuivent. Un nouveau bilan de ce travail sera dévoilé le premier avril prochain.