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Toujours plus de taurillons en Pologne
Il y a un peu plus de deux millions de vaches laitières en Pologne, et ce nombre tend à s’éroder lentement. Les Polonais ont longtemps exporté les veaux mâles issus de leur cheptel laitier. Une partie d’entre eux se retrouvaient d’ailleurs en Italie où ils étaient destinés à une production de taurillons. En quelques années, on a assisté à un revirement de situation. « L’engraissement sur place de ces veaux en JB a connu un essor fulgurant, lié à la création d’ateliers par des éleveurs laitiers en cessation, mais aussi par la diversification des éleveurs toujours en place, en complément du lait ou d’autres productions (céréales…). La disponibilité en veaux nés en Pologne sera d’ailleurs bientôt un facteur limitant », expliquait Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage, lors d’une journée récemment organisée sur les marchés mondiaux. Cette viande de JB est d’abord destinée aux marchés d’exportation, dans la mesure où les Polonais consomment toujours très peu de viande bovine (moins de 2 kg/hab/an).
Cette montée en puissance de la production polonaise saute aux yeux lorsque l’on analyse l’évolution des effectifs des mâles de 1 à 2 ans dans les principaux États membre de l’UE. La production polonaise décolle depuis le début des années 2000 alors qu’elle s’érode très nettement en Allemagne et en France. Dans l’Hexagone, la baisse est d’abord liée au net recul de la production de taurillons laitiers.
Avec toujours plus de JB disponibles et des tarifs très compétitifs, les exportateurs polonais de viande bovine ne cessent de gagner des parts de marché à l’exportation. Les tonnages exportés sont passés de moins de 100 000 tonnes équivalent carcasse au début des années 2000 à pratiquement 450 000 tonnes l’an dernier.