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Quelles croissances pour des vaches engraissées 100 % à l’herbe pâturée en été et à l’automne ?

À la ferme expérimentale des Établières, l’engraissement de vaches de réforme charolaises basé sur une ration 100 % à l’herbe pâturée a été comparé à différentes saisons. Ces essais viennent consolider les repères existants dans une stratégie d’économie de stocks.

Si l’engraissement au printemps de vaches de réforme avec une ration 100 % à l’herbe est relativement connu, les références manquent pour l’été et l’automne. La ferme expérimentale des Établières, en Vendée, a comparé en 2021 - année bien favorable à la pousse d’herbe dans les prairies - les performances de vaches charolaises de réforme en ration 100 % à l’herbe sur trois saisons.

 

Quelles croissances pour des vaches engraissées 100 % à l’herbe pâturée en été et à l’automne ?

 

Les animaux ont été conduits en pâturage tournant et sont restés deux à trois jours par paddock en moyenne suivant les saisons. Un premier lot a été engraissé au printemps avec une mise à l’herbe fin mars, un second en été, avec une mise à l’herbe mi-juin, et un troisième à l’automne, avec une mise à l’herbe fin septembre. Les vaches ont pâturé des prairies multiespèces pendant les trois saisons, ainsi que des dérobées estivales (tournesol, trèfle d’Alexandrie, colza fourrager, pois fourrager, sorgho, moha, vesce du Bengale).

« La finition au printemps constitue la période la plus intéressante pour produire des bovins lourds et gras rapidement, grâce à une forte production d’herbe de qualité », notent Sixtine Fauviot et Laure-Anne Merle de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, ainsi que Bertrand Deroche de l’Institut de l’élevage (Idele). À cette saison, les croissances moyennes des vaches ont été de 1 186 g/jour (g/j).

76 kg de poids vif gagnés pendant l’été

Pour le lot ayant commencé son engraissement durant l’été, la croissance a été de 482 g/j. Les vaches ont gagné 76 kg de poids vif sur 158 jours de pâturage. Bien que la météo ait été favorable à la pousse d’herbe dans les prairies, il a fallu faire pâturer aux animaux des dérobées estivales, dont les chances de réussite d’implantation et de pousse et le coût sont à intégrer dans la réflexion. Ce lot a cependant été abattu avec un état d’engraissement correct de 2,9 de moyenne et a présenté un rendement en carcasse supérieur à celui des deux autres lots.

 

Quelles croissances pour des vaches engraissées 100 % à l’herbe pâturée en été et à l’automne ?

 

« Dans les systèmes pâturants, le pâturage d’été (ou d’hiver) peut permettre de faire patienter les animaux et de les préparer pour que leurs performances décollent dès que l’herbe regagne en qualité et quantité », note Grégoire Dufour de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Un petit lot de vaches de réforme peut assurer la valorisation de ressources fourragères qu’on ne serait pas allés chercher avec un lot plus conséquent ou plus contraignant à surveiller. « En mobilisant différentes stratégies (reports sur pieds, dérobées), il est possible d’éviter l’utilisation de stocks pendant l’été et l’automne grâce au pâturage », reprend l’expert.

Un bon début de finition à l’automne

S’agissant du lot mis à l’engraissement en septembre, le pâturage a permis un bon début de finition. Les vaches ont affiché une croissance moyenne de 1 070 g/j pendant 56 jours. La finition en bâtiment a ensuite été nécessaire par manque de portance des sols à partir du 10 décembre. Une fois rentrées, les femelles ont réalisé de fortes croissances - 2 106 g/j de moyenne - avec au bilan une consommation de 120 kg de tourteau de colza par tête. Leur ration était composée de 52 % d’ensilage d’herbe, 20 % d’ensilage de maïs, 19 % de blé et 9 % de tourteau de colza. Les carcasses ont été plus lourdes et mieux conformées que dans les deux autres modalités (voir tableau).

« Un engraissement en automne nécessite la présence de ressources fourragères en quantité et qualité pour retarder la distribution d’une ration à l’auge. Un passage au pâturage d’automne peut servir de première phase de finition pour améliorer l’autonomie alimentaire et réduire les frais d’alimentation », concluent les expérimentateurs. La finition au pâturage s’adresse aux élevages qui ont suffisamment de disponibilité de surfaces pour ne pas concurrencer le troupeau d’élevage.

 
 

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