Hubert Garaud, président de Terrena
« Proximité, production et performance pour un nouveau modèle coopératif »
La fusion des trois coopératives Terrena, Terrena Poitou et Coopérative des Agriculteurs de la Mayenne est effective depuis le 1er janvier 2018. Elle vise à renforcer la création de valeurs pour les éleveurs au travers de la marque Nouvelle Agriculture.
La fusion des trois coopératives Terrena, Terrena Poitou et Coopérative des Agriculteurs de la Mayenne est effective depuis le 1er janvier 2018. Elle vise à renforcer la création de valeurs pour les éleveurs au travers de la marque Nouvelle Agriculture.
Hubert Garaud - Se regrouper n’est pas une fin en soi. La fusion est motivée par un certain nombre de paramètres extérieurs comme la baisse du nombre d’élevages, l’émergence de nouveaux modèles de production et de consommation, et surtout par la transformation à vitesse grand V vers la digitalisation de l’économie. Il faut être au rendez-vous. Une plateforme collaborative de traçabilité sera mise en place filière par filière. Bien-être animal, diminution des intrants non renouvelables, réduction de CO2, économie territoriale… Cette plateforme avec traçabilité par codes-barres GS1 permettra de partager et valoriser les informations de l’éleveur au consommateur, en passant par tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement.
H. G. - Nous mettons en place un nouveau modèle coopératif, avec une refonte de l’organisation politique et opérationnelle en cinq territoires (Nord Loire, Atlantique, Val-de-Loire, Sèvres et Poitou Limousin). Chaque territoire sera piloté par un conseil de développement territorial, avec environ 25 élus, un directeur et un président. Ceux-ci disposeront d’une certaine autonomie de décision et devront assurer la réactivité. Il s’agit de coller à l’identité et aux besoins de nos adhérents, qui sont différents d’un territoire à l’autre, ne serait-ce qu’en termes d’urbanisation, de climat... Notre objectif est de maintenir, voire renforcer la proximité géographique, avec une gouvernance éclatée sur le territoire. Nous savons que, quand cela ne va pas, les adhérents savent très bien nous le faire savoir ! Les sièges sociaux sont conservés. Il y aura évidemment des optimisations, mais plus de six cents salariés seront sur le terrain auprès des adhérents. On a aussi un centre d’appel pour les achats, les conseils ou tout autre motif. Nous ne cachons pas que nous cherchons aussi, avec cette fusion, à séduire de nouveaux adhérents.
H. G. - Oui. Nous travaillons depuis longtemps à la création de valeurs au bénéfice des élevages, dans laquelle s’inscrit complètement la marque "La Nouvelle Agriculture". Nous avons là un grand défi sur le marché français dans les relations BtoB. Lancée en avril 2017, La Nouvelle Agriculture vient notamment de faire son apparition en publicité à la télévision. Elle propose dans un premier temps quatre types de viandes (lapin, porc, poulet et bœuf), avec une offre large de cinquante références de produits frais disponibles en grandes et moyennes surfaces(1).
Nous voulons maintenant accélérer le développement de ces filières à valeur ajoutée. Pour réussir dans ce monde en pleine mutation, il faut anticiper et faire preuve d’agilité, d’innovation et de performances au quotidien. Cela implique d’allier la performance agricole, la performance économique, la prise en compte des enjeux sociétaux et la valorisation de nos produits. Nous visons aussi des relais de croissance à l’international, pour la filière poulets dans un premier temps.
H. G. - Nous proposerons prochainement à nos adhérents un nouveau contrat coopératif, avec de nouveaux engagements mutuels. Aujourd’hui, Terrena rassemble près de 41 000 porteurs de parts, 18 000 salariés, et représente un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros. Le challenge avec nos voisins Agrial, Axereal… nous stimule. Nous nous préparons aussi à une mutation vers la déconnection entre le conseil et la vente.
(1) Voir Réussir Bovins Viande, mai 2017, p. 9.