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« Prendre la bonne décision au bon moment »

Alexandre Carcouet est négociant dans le Puy-de-Dôme. À l’inverse de la plupart des acteurs de cette profession, il est installé hors cadre familial. À 33 ans, il est aussi président de la commission Jeunes de la Fédération française des commerçants en bestiaux.

Hors cadre familial

Je suis un « hors cadre familial ». Mes parents exerçaient des professions très éloignées du commerce d’animaux vivants et n’étaient pas non plus éleveurs. J’avais cependant un cousin négociant dans l’Ouest du Puy-de-Dôme. Quand j’étais gamin, j’ai fait chez lui de fréquents séjours. À 16 ans, ma motivation était d’avoir un métier qui me permette de conduire de « gros camions » tout en étant en lien avec le monde agricole.

Débuts dans l’aliment du bétail

J’ai fait un BTS technico-commercial en formation par alternance en étant simultanément commercial à Sanders Centre Auvergne. J’ai ensuite enchaîné dans cette même entreprise très « structurée » sur le plan commercial. Cela m’a donné de bonnes bases. J’ai énormément appris, en particulier auprès de Philippe Manry et Jean-Claude Duranton, respectivement directeur et directeur commercial.

Chèvres et brebis de réforme

Après l’aliment du bétail, je suis parti en Poitou-Charentes travailler dans la société Auburtin, spécialisée dans les caprins et ovins de réforme. Les journées étaient longues mais passionnantes. Mon rêve se réalisait. Je faisais environ 100 000 km par an, dont 60 000 en camion, pour faire de l’achat et ramasse en ferme. C’est là que j’ai véritablement appris mon boulot. Mais les volcans me manquaient et je voulais avoir ma propre entreprise.

Ma petite entreprise

Après la société Auburtin, je suis revenu en Auvergne me mettre à mon compte en créant « Bas Livradois bétail » spécialisée sur les ovins et caprins. Début 2017, j’ai repris la SARL Bourlet à Vitrac, dans ce même département, devenue Bourlet-Carcouet Bétail. Je travaille toujours avec Yves Bourlet, son fondateur. On fait essentiellement du Charolais, un peu de Limousin et quelques laitières en travaillant sur le Nord-Ouest du Puy de Dôme avec une moyenne de 100 gros bovins par semaine.

Toujours à l’affût

Dans le négoce, il n’y a pas une journée qui se ressemble, et dans un sens c’est ce que j’aime. Il faut toujours être à l’affût pour trouver de nouveaux débouchés et être hyper réactif pour prendre la bonne décision au bon moment.

Commission jeune FFCB

Je suis depuis 2013 président national de la commission Jeunes de la FFCB. Au départ, nous étions une dizaine. Désormais, on est 45 dont 90 % de fils ou filles de négociants. C’est très formateur. Pour moi qui ne suis pas issu du « milieu », cela a contribué à me faire connaître beaucoup de monde. Nous apportons notre œil neuf. Montrer les réalités de notre métier auprès des éleveurs, des autres acteurs de la profession et surtout du grand public est notre priorité.

Faire passer des messages

Depuis un an, le moral des éleveurs en a pris un coup. Après la crise, les multiples attaques sur la viande et l’élevage aggravent la situation. Au sein de notre commission Jeunes, nous sommes persuadés que ce phénomène n’a rien d’anodin. Il est impératif de savoir communiquer pour apporter le point de vue de la profession et faire passer des messages. Nous avons participé à des formations organisées avec les JA, de façon à mieux utiliser les réseaux sociaux pour savoir quel discours adopter face à nos détracteurs et donner une image plus juste sur notre profession. Des initiatives comme les journées Made in Viande vont dans ce sens et méritent d’être encouragées.

Deux fois 35 heures par semaine

Je travaille souvent presque deux fois 35 heures par semaine. C’est un métier où il ne faut pas compter ses heures. Quand j’ai un peu de temps libre, j’apprécie d’aller supporter l’équipe de rugby de l’ASM. J’aime bien aussi aller faire un tour de moto d’enduro.

Marché de proximité

J’aime acheter les bonnes femelles de boucherie. C’est avec ce type d’animaux que des petites entreprises comme la mienne ont la possibilité de développer des marchés de proximité. Certaines enseignes de la grande distribution les recherchent pour mettre en avant des productions locales. L’élevage allaitant a plein de belles choses à raconter. Bien des consommateurs sont prêts nous écouter et à nous suivre.

Concentration pour le maigre

Le secteur du maigre s’est beaucoup restructuré. De moins en moins d’opérateurs commercialisent un nombre croissant d’animaux et rayonnent sur de vastes territoires. À terme, cela pourrait se traduire par l’émergence de seulement trois ou quatre entreprises qui commercialiseront la quasi-totalité du maigre exporté sur l’Italie ou les pays tiers.

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