Pac : les différentes options sur la table pour les éleveurs bovins viande
Les services du ministère de l’Agriculture ont présenté mi-mars aux professionnels les différentes options envisagées pour le premier pilier de la prochaine Pac (2023-2027). Pour les éleveurs de bovins viande, le maintien du niveau des aides couplées est compromis.
Les services du ministère de l’Agriculture ont présenté mi-mars aux professionnels les différentes options envisagées pour le premier pilier de la prochaine Pac (2023-2027). Pour les éleveurs de bovins viande, le maintien du niveau des aides couplées est compromis.
Le maintien à son niveau actuel de l’enveloppe globale des aides couplées (15 % du budget total de la Pac) est demandé par le ministère. Ceci reste à être validé par Bruxelles. Leur répartition va par contre connaitre des changements importants.
« Depuis le début on savait qu’une discussion autour des aides couplées était menée » explique Christian Bajard, éleveur en Saône-et-Loire et coordinateur du Berceau des races à Viande du Massif Central. Une des options envisagées par le ministère est de doubler au sein de cette enveloppe la part allouée aux aides couplées pour la production de protéines végétales, qui représenterait dans ce cas 4 % (au lieu de 2 % actuellement) de l’enveloppe des aides couplées pour la France. Les 2 % actuels pour les légumineuses fourragères serait maintenus et 2 % supplémentaires seraient alloués à une aide couplée pour la production de légumineuses sèches pour la consommation humaine. « Ceci représente une baisse de 16 % de l’enveloppe des aides couplées aux ruminants » explique Christian Bajard.
L’aide couplée aux ruminants va changer
D’autre part, l’aide couplée aux ruminants serait réformée pour être attribuée non plus à la vache mais à l’UGB. Elle serait plafonnée à 100 UGB bovines âgées de plus de seize mois, avec un chargement de 1,4 UGB/ha de surface fourragère à ne pas dépasser. « Pourquoi pas à l’UGB, bien que la prime existante nous allait bien. Cela peut donner davantage de souplesse aux systèmes d’élevage », réagit Christian Bajard. « Mais avec un tel plafond, beaucoup de grands troupeaux seraient fortement pénalisés, dans le nord du Massif Central comme dans d’autres régions d’élevage allaitant. La transparence n'est pas spécifiée donc pas garantie.» Le respect du chargement de 1,4 représente aussi une limite claire pour une grande partie des systèmes naisseurs engraisseurs.
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Les éco-régimes, ces nouvelles mesures environnementales qui conditionneront le versement d'une partie des aides découplées, en particulier pour les prairies permanentes, la biodiversité et les paysages agricoles, la certification bio ou autre, ne sont pas chiffrés à ce stade.
La convergence des aides découplées serait soit de 85 % soit de 100 % (elle est actuellement de 70 %). Pour le paiement redistributif, il est proposé une option à 10 % et une option à 20 % de l'enveloppe des aides découplées.
Tout va se jouer très vite, car le ministère veut transmettre son PSN (plan stratégique national) à Bruxelles pour début avril, et la validation définitive des options est annoncée pour fin juin.
« Le travail que nous menons en parallèle pour faire évoluer la réglementation et obtenir par l’application de la loi Egalim une revalorisation des prix est très lent et très difficile, constate Christian Bajard. « Si une baisse de 30 à 50 % des aides couplées est annoncée, c’est une décapitalisation violente qui s’annonce dans les élevages, et toute l’économie de la filière sera impactée. Il faut conserver le niveau actuel d’aides pour nos élevages. »
Les Agriculteurs du Grand Massif Central (COPAMAC) et Les éleveurs de races à viande du Grand massif central (BRAV) se mobilisent le jeudi 25 mars à Clermont-Ferrand et Lyon pour les prix et pour la PAC.
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