Maïs fourrage : la variété et les conditions de culture déterminent la densité de semis
En-deçà des densités recommandées, la perte de rendement est en moyenne supérieure à l’économie réalisée sur le poste semences, observe Arvalis Institut du végétal au regard de résultats d’essais récents.
En-deçà des densités recommandées, la perte de rendement est en moyenne supérieure à l’économie réalisée sur le poste semences, observe Arvalis Institut du végétal au regard de résultats d’essais récents.
Comment définir la bonne densité d'un semis de maïs ?
Une vingtaine d’essais ont été réalisés par Arvalis Institut du végétal de 2014 à 2016 en Bretagne, Pays-de-la-Loire et Picardie. « La densité de plantes est la première composante du rendement » rappelle Arvalis Institut du végétal sur son site.
Rappelons que la densité de semis (grains/m²) peut être calculée directement à partir de la densité de plantation (plantes/m²). La densité de semis est toujours supérieure au nombre de plantes souhaité. Dans des conditions normales, on peut espérer une levée en champ de 95 %.
Formule de calcul de la densité de semis de maïs
La formule suivante permet de calculer la densité de semis du maïs fourrage :
Grains/m² = (plantes/m²/levée en champ) x 100
La densité optimale de semis d’une variété sur une parcelle doit être raisonnée en fonction de la précocité de la variété, du potentiel de la parcelle, de la date de semis, et de la disponibilité en eau aux différentes étapes du cycle.
La précocité et le type variétal sont à considérer d'abord pour déterminer la densité de semis car tout deux influent sur le nombre de plantes obtenues. Les variétés précoces ont en effet un nombre total de feuilles plus faible que les variétés tardives. Pour les variétés précoces, on devra augmenter le nombre de plantes afin d’atteindre une surface foliaire suffisante pour capter un maximum de rayonnement. D'autre part, les variétés à floraison précoce qui ont des grains cornés, ont un nombre potentiel de grains par épi défini. Pour augmenter le nombre de grains par hectare, lorsque les conditions sont bonnes, il faut dans ce cas augmenter le nombre de plantes. « En revanche pour les variétés à grains dentés, la différentiation du nombre d’ovules par rang est indéterminée ce qui offre davantage de possibilités de compensation en sous-densité. »
Si le climat estival est favorable au maïs, les densités faibles pénalisent systématiquement le rendement
Ensuite, les conditions de culture influent sur l’impact de la densité au semis sur le rendement. « Lorsque le régime hydrique est moins favorable, la réponse à la densité est plus faible, voire nulle. Mais les incertitudes sur la disponibilité en eau ne doivent pas nécessairement conduire à des révisions à la baisse des densités. En conditions défavorables, les densités plus élevées sont mal valorisées mais n’entraînent pas pour autant de pertes de rendement. Par contre, si le climat estival est favorable au maïs, les densités faibles pénalisent systématiquement le rendement. La perte est alors plus importante que l’économie de semences réalisée à l’implantation » explique Michel Moquet d’Arvalis Institut du végétal.
Dans la plage des densités étudiées dans ces essais - entre 80 000 et 120 000 plantes/ha à la récolte - l’impact de la densité sur la valeur alimentaire reste relativement faible. « En tendance, la teneur en amidon et la digestibilité tiges-feuilles sont un peu plus faibles sur les densités plus élevées. »
Dans le cas d'un désherbage mécanique précoce (herse étrille), des pertes significatives entre semis et récolte peuvent intervenir. Il est alors conseillé d’enterrer un peu plus profond la graine et d’augmenter la densité.
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