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Logiciel de gestion de troupeau : « Tous les résultats de mes bovins sous la main »

Au Gaec Croizier, en Saône-et-Loire, le logiciel de gestion de troupeau facilite les tâches du quotidien et permet l’analyse personnalisée des résultats.

« Mon père a commencé à utiliser un logiciel de gestion de troupeau dès sa sortie. En 1996, c’était sous Dos », se rappelle Maxence Croizier, éleveur de charolaises à Rigny-sur-Arroux en Saône-et-Loire. L’élevage a adopté depuis les versions successives du logiciel Isaviande (groupe Isagri), puis a basculé depuis deux ans sur sa dernière version en date, Troup’o, quand le volet permettant de suivre les croissances des bovins a été intégré.

« Je pèse tous les mois les broutards, les génisses en croissance et les vaches et génisses à l’engraissement. » L’éleveur apprécie d’avoir toujours à portée de main les résultats. « Dans mes échanges avec les acheteurs, c’est un bon point. Je suis à tout moment en mesure de dire combien de broutards seront prêts à partir à telle date. » Quand Maxence Croizier gagne quatre jours sur l’âge moyen des broutards le jour de leur vente à 450 kg, il sait qu’il avance en génétique. C’est intéressant aussi à ses yeux côté fournisseurs : quand les jeunes génisses de boucherie sortent un mois plus tard que l’année précédente avec tel aliment, c’est le signe qu’il faut revoir la ration. « Mettre des chiffres en face de ce qu’on pressent à l’œil donne de bons arguments pour discuter. »

Une logique qui colle bien aux tâches quotidiennes

L’élevage comptant 240 vêlages, les différents lots pour les pesées sont conséquents. Maxence Croizier édite sur papier une liste des animaux et écrit dessus le résultat de la pesée. « Il me faut ensuite une dizaine de minutes pour saisir sur l’ordinateur au bureau les poids. Je ne trouve pas ça contraignant. » Idem pour les changements de pré. « S’il y a trois animaux concernés, je saisis l’information sur mon téléphone au moment où j’y suis. Mais si cela se rapporte à un lot plus grand, de plus de dix animaux, c’est plus pratique de le faire sur l’ordinateur quand je suis de retour au bureau. »

Avec le logiciel, toutes les bêtes sont allotées 365 jours par an. Il est facile de les classer selon les critères que l’éleveur juge pertinent, et de faire par exemple des moyennes. « Les entrées et le vocabulaire collent bien à notre travail du quotidien. En plus, l’équipe de Troup’o est à l’écoute du terrain et le logiciel évolue constamment. »

Le volet reproduction (90 % en monte naturelle), en particulier le suivi des dates de chaleurs et de vêlages, est tout le temps en fonction. C’est pratique : un taureau mis dans un lot de vaches est forcément généré comme père proposé des veaux qui naissent neuf mois plus tard. Pour les 10 % d’IA, le suivi des cycles des femelles est facile. « J’aime bien la fonction de simulation de consanguinité quand je prépare la mise à la reproduction. Il me sert deux fois par an, en février et en avril. » Pour trier les génisses de renouvellement, Maxence Croizier imprime une liste avec leur classement par poids décroissant, les noms de leur père et de leur mère, et leur âge. Il va ensuite avec cette feuille voir les lots pour achever de se décider à l’œil.

Jusqu’où aller dans l’analyse de données

Maxence Croizier est intéressé par le module alimentation qui intègre le calculateur de ration Inrae, mais pour lui, cela pose la question des délimitations de son métier par rapport à l’entourage de l’élevage. « Je calcule déjà dans Troup’o les coûts journaliers de mes rations. »

Pour le carnet sanitaire, l’éleveur saisit sur le logiciel les interventions en préventif faites sur des lots entiers d’animaux. Pour les soins en curatif, qui sont différents pour chaque animal, il a recours à un cahier en papier. « J’aimerais bien avoir un outil plus intuitif. Par exemple on choisirait dans un menu le produit grâce à une photo du flacon, on saisirait le numéro de travail du veau, et le dosage serait automatiquement renseigné. » Les alertes existent sur ce logiciel, mais Maxence Croizier s’en sert peu (juste pour les délais d’attente avant abattage).

Le logiciel apporte du confort de travail

Les deux salariés de l’élevage ont installé l’application Troup’o sur leur téléphone. Ils s’y réfèrent et saisissent les tâches qu’ils effectuent au fur et à mesure. Chacun est donc au courant de ce que font ses collègues, sans avoir à multiplier les SMS ou appels téléphoniques. L’élevage dispose d’une bonne qualité de connexion internet. « Le coût des logiciels n’est pas important vu les services rendus, et il est à relativiser par rapport aux montants qu’on investit dans le gros matériel d’élevage. Pour moi, cela participe au confort de travail », remarque Maxence Croizier. Sur la partie cultures, il utilise un autre logiciel (Geofolia), en particulier pour la traçabilité des épandages de fumier.

Chiffres clés

2 associés et 1,8 UMO salariée
240 charolaises, vente de broutards de 450 kg
428 ha de SAU dont 40 de céréales, 30 de maïs ensilage et le reste en prairies temporaires et naturelles

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