Les éleveurs veulent de la viande dans les cantines
Une des mesures résultant des Égalim est l’expérimentation de la mise en place d’au moins un repas végétarien par semaine en restauration collective.
Une des mesures résultant des Égalim est l’expérimentation de la mise en place d’au moins un repas végétarien par semaine en restauration collective.
Bien des éleveurs attendaient d’abord de la loi Égalim un meilleur retour financier pour le prix auquel leur sont achetés les animaux finis. Le moins que l’on puisse dire est que sur ce volet, les résultats se font attendre. Si on s’en tient aux cotations FranceAgriMer, le prix moyen pondéré des gros bovins de boucherie entrée abattoir s’établissait à 3,47 euros du kilo carcasse en semaine 45. Un chiffre sensiblement inférieur à celui d’octobre 2017 au moment où Emmanuel Macron avait prononcé à Rungis le discours qui avait officiellement lancé les Égalim. Le prix moyen pondéré des gros bovins de boucherie entrée abattoir avoisinait alors 3,65 euros du kilo carcasse !
Une des décisions résultant des Égalim va qui plus est à l’encontre des intérêts des éleveurs. Elle prévoit en effet depuis le 1er novembre d’expérimenter sur deux ans la mise en place d’au moins un repas végétarien par semaine en restauration collective.
Théories provégétariennes et provéganes
Cela suscite logiquement une vague de mécontentements de la part des producteurs mais également de certains parents d’élèves assez inquiets de savoir comment sera expliquée cette mesure à leurs enfants. Leur crainte légitime est que cette évolution de la composition des menus soit surtout une diffusion habile des théories provégétariennes et provéganes auprès des jeunes générations. « Remplacer la viande par des substituts de viande à base de soja, majoritairement importés d’Amérique latine, ne réduira pas l’impact environnemental, explique le Modef. Oui il faut faire évoluer la consommation alimentaire, mais cette évolution doit passer par un choix actif en faveur d’une consommation locale sur des systèmes d’exploitation qui concilient agriculture et durabilité environnementale et sociale. » Et de rappeler que les élevages extensifs sont garants de l’entretien de nos paysages et de la biodiversité qu’ils abritent. « Faisons prendre conscience à nos enfants qu’ils doivent faire attention à ce qu’ils achètent mais ne leur laissons pas croire que supprimer la viande une fois par semaine, sans regarder au-delà, est une bonne chose. »
À l’image de Bruno Faure, président (LR) du conseil départemental du Cantal, certains élus se sont clairement opposés à cette mesure. « J’estime que c’est normal de manger de la viande. J’estime que nos petits Cantaliens doivent avoir droit à des repas de qualité, car peut-être qu’ils n’en mangent pas chez eux. Ce n’est pas aux enfants de choisir s’ils veulent être végétariens. C’est aux parents d’assumer leurs responsabilités », souligne l’élu.