Les échanges de viande bovine entre Europe et Canada ont augmenté
En 2020, le Canada a importé 15 000 tonnes de viande bovine européenne. C’est quatre fois plus qu’en 2019. Dans l’autre sens, ce sont environ 860 tonnes de viande bovine canadienne qui sont entrées en Europe en 2020.
En 2020, le Canada a importé 15 000 tonnes de viande bovine européenne. C’est quatre fois plus qu’en 2019. Dans l’autre sens, ce sont environ 860 tonnes de viande bovine canadienne qui sont entrées en Europe en 2020.
« Le Canada pratique, comme les États-Unis, un commerce de valeur. Il exporte des produits à forte valeur commerciale et importe des produits à faible valeur commerciale », a expliqué Maxime d’Almeida, conseiller aux affaires économiques pour Les Producteurs de bovins du Québec lors d’un webinaire organisé par l’Institut de l’élevage en juin. « La balance commerciale viande bovine est positive, même si les importations sont assez importantes en volume. »
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Depuis l’entrée en application du Ceta en 2017, les échanges avec l’Europe ont augmenté. En 2020, 15 000 tonnes de viande bovine de l’UE à 27 ont été importées par le Canada, soit quatre fois plus qu’en 2019. Il s'agit de viande de veau, originaire de pays de l'UE autres que la France.
C’est beaucoup plus en volume que dans l’autre sens, car ce sont environ 860 tonnes de viande bovine canadienne qui ont été exportées en Europe en 2020. « À peine 3 % du quota de l’année a été utilisé. Il y a beaucoup de barrières techniques et le Canada n’est pas en mesure d’utiliser davantage ce quota pour exporter de la viande bovine en Europe pour l’instant », constate Maxime d’Almeida, qui cite notamment l’interdiction du lavage des carcasses et aussi la certification qui doit remonter toute la filière de l’abatteur jusqu’au naisseur. « C’est beaucoup de contraintes. »
Des exportations croissantes vers le Japon et le Mexique
Nombreux sont les autres accords qui régissent le commerce international de la viande bovine au Canada. L’accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), initié par l’administration Obama, a notamment fait passer les exportations vers le Japon de 136 millions d’euros en 2018 à 238 millions d’euros en 2019. Il a aussi ouvert des perspectives sur le Vietnam (27 millions d’euros en 2020 contre presque rien l’année précédente).
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Le NAFTA (North American Free Trade Agreement) depuis 1995, puis le CUSMA (Canada United States Mexico Agreement) depuis 2020, n’ont pas beaucoup modifié le commerce avec les États-Unis, qui est le partenaire fondamental. Ce pays a absorbé 73 % en valeur des exportations de viande bovine du Canada en 2020. Mais ces accords ont fait bondir les exportations canadiennes vers le Mexique.
Avec la Chine, le Canada n’a pas vraiment d’accord mais les expéditions de viande bovine vers ce pays ont beaucoup augmenté. Si bien que la Chine entre dans le top 4 des destinations cette année. « Ce marché aura tendance à se réduire à mesure que l’Australie, dont le cheptel est en reconstruction, sera de nouveau en mesure de fournir assez de viande bovine et que la Chine en aura fini avec la peste porcine africaine », prévoit cependant Maxime d’Almeida.
Un impact énorme de la pandémie sur la filière viande bovine canadienne
La crise du Covid-19 a causé une désorganisation profonde des chaînes d’abattage de bovins au Canada pendant le printemps 2020. « Un tiers de la capacité d’abattage a été perdu pendant les mois d’avril et mai, et plus de 150 000 têtes étaient en attente », explique Maxime d’Almeida, conseiller aux affaires économiques pour Les Producteurs de bovins du Québec. Les cours du bouvillon ont connu une chute vertigineuse à ce moment. Ils se sont redressés assez vite mais sont restés bien inférieurs aux cours de l’année précédente jusqu’en mars 2021. « Les prix aux producteurs ont fini par remonter, mais la hausse du coût de l’alimentation annule actuellement toute rentabilité », constate Maxime d’Almeida.
Les abattoirs n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’activité d’avant covid car des contraintes sanitaires demeurent. Pour autant, cette situation de faible apport sur le marché a donné lieu à une valorisation historique des découpes au début de la pandémie, et leur prix reste encore très élevé.