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L’élevage enfin reconnu pour ses services environnementaux

Les contributions positives de l’élevage à l’environnement sont de mieux en mieux reconnues. La rémunération de ces services environnementaux est un des enjeux pour l’avenir.

L’élevage allaitant a de nombreux atouts à faire valoir pour témoigner de sa contribution positive à l'environnement.
L’élevage allaitant a de nombreux atouts à faire valoir pour témoigner de sa contribution positive à l'environnement.
© F. d'Alteroche

De nombreux travaux de recherche sont menés pour caractériser et quantifier les services environnementaux fournis par l’élevage. « Nous assistons à un changement de perception des relations élevage-environnement, affirme Anne Farruggia, chercheuse à l’Inra. Nous passons de l’éleveur producteur de biens de consommation et pollueur, à l’éleveur qui est également conservateur de biodiversité, stockeur de carbone, producteur de produits sains et gastronomique, pollinisateur des cultures, producteur de paysages… ». On pourrait encore ajouter le maintien de la qualité des eaux, la lutte contre l’érosion… Et, sur ce terrain, l’élevage allaitant a de nombreux atouts à faire valoir parce qu’il utilise beaucoup de prairies naturelles et autres « infrastructures agro-écologiques » (IAE), à savoir les haies, les arbres, les zones humides ou encore l’agroforesterie et les friches. Une complexité de milieux favorables à la biodiversité. L’Institut de l’élevage a évalué la biodiversité des exploitations des réseaux d’élevage sur la base des critères de la PAC. Toutes les IAE sont traduites en ares d’équivalent biodiversité. Cent mètres de haies ou deux cents arbres équivalent à un hectare. « La contribution au maintien de la biodiversité s’élève en moyenne à 165 ares équivalent de biodiversité par hectare », a chiffré l’institut de recherche.

« Paiement indirect des services éco-systémiques »


« La biodiversité joue un rôle très important dans le maintien et la production des services éco-systémiques », explique Anne Farruggia. La biodiversité fournit des services de régulation écologique. Elle favorise notamment le contrôle des populations de ravageurs et la pollinisation des plantes.
Une étude a ainsi montré que plus on s’éloigne d’une prairie, moins il y a d’abeilles sauvages et plus le pourcentage de fleurs produisant des graines est faible. Dans les prairies, la biodiversité se niche aussi dans les sols, contribuant à leur fertilité. La biodiversité participe également au bien-être humain par des services dits culturels liés notamment à l’esthétique des paysages.
Les évolutions de la PAC récemment annoncées sont un pas important vers la reconnaissance de la valeur de ces services éco-systémiques fournis par les exploitations herbagères. Anne Farruggia cite l’Angleterre, pourtant réputée pour son libéralisme agricole, qui a mis en place des paiements de ces services. « L’agriculteur a un catalogue de mesures très précises dans lequel il peut choisir ce qu’il est en mesure de gérer. »
Quantifier ces services éco-systémiques, chiffrer leur valeur monétaire, envisager leur rémunération, tout en évitant les dérives vers une agriculture uniquement environnementale, sont assurément un des grands enjeux de l’élevage pour les années à venir. Et pas seulement au niveau français. L’Inra coordonne une recherche internationale portant sur la vision des acteurs des territoires étudiés sur les services rendus par l’élevage. Elle évoque la nécessité de « porter un discours à l’international sur les rôles de l’élevage et redonner une place à l’élevage extensif et à l’élevage herbager dans les débats sur les questions globales ».

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