Le veau ballonné
" Voilà un symptôme embarrassant ! Il l’est tout autant pour le veau qui en souffre que pour le véto qui devra le soigner.
Le ballonnement à droite, heureusement rare, s’accompagne bien souvent d’une dégradation rapide de l’état général du jeune qui subit soit une torsion soit une violente nécrose de la caillette. Il y a toujours urgence ! Et quand le ballonnement n’est qu’intermittent, le véto pensera qu’une boule de poils empêche peut-être sa vidange. Dans les cas où l’animal se porte encore bien, la solution, vous le devinez, est presque toujours chirurgicale.
Mais du côté gauche ? Un ruminant ne vomit pas le contenu de sa caillette dans la paille mais dans le rumen. De jeunes veaux laitiers pas bien en forme, convalescents ou ulcéreux et qui reçoivent malgré tout un seul repas de lait trop copieux ou bien des veaux qui boivent goulûment au seau un lait peu digeste voient une fraction de ce lait parvenir ou refluer dans le rumen. Les fermentations qu’il y subit détraquent alors son fonctionnement ; le veau boit sans entrain et ballonne seulement après le repas puis en permanence tandis que s’installe pour longtemps dans le rumen une flore inadéquate. Votre patience ou votre indifférence ne cessera d’aggraver le trouble et de compromettre la situation.
Même le poumon !
Sur un veau laitier plus âgé ou chez des veaux allaitants, le ballonnement témoigne parfois d’une maladie bactérienne chronique du poumon lorsque les ganglions devenus très réactionnels grossissent au point de gêner le fonctionnement des commandes nerveuses de la motricité du rumen et de l’éructation. Le tétanos peut aussi être une cause de ballonnement à gauche, tout comme la boule de poils mais ça n’est pas aussi fréquent.
Vous le voyez, les causes sont variées et j’en passe d’autres sous silence. Elles ne disparaissent pas seules et par enchantement de sorte que ce trouble a plutôt tendance à s’aggraver en même temps que le veau dépérit. Pourquoi attendre pour demander au véto de mener l’enquête ?"