Le taux de renouvellement influence le regroupement des vêlages
Bovins croissance a publié son étude annuelle de suivi des élevages bovins viande. Elle met cette année l'accent sur le taux de renouvellement. Exemple en Charolais.
Bovins croissance a publié son étude annuelle de suivi des élevages bovins viande. Elle met cette année l'accent sur le taux de renouvellement. Exemple en Charolais.
Fin 2017, France Bovins croissance a publié une synthèse des résultats 2016 pour les quelque 10 000 élevages bovins viande suivis par les organismes Bovins croissance. Autant de statistiques constituant une vraie mine d’informations sur les performances de reproduction, de croissance et même d’abattage de ces cheptels. Les données statistiques sont associées à de nombreux commentaires, et réparties pour chacune des différences races présentes sur le territoire français. « Les performances de reproduction sont relativement stables pour chaque race. Les performances de croissance sont globalement meilleures qu'en 2015, à la faveur d'une année fourragère correcte », précisent les auteurs de ce travail.
Des pratiques très variables
Ce document est complété par un dossier thématique qui s'intéresse cette année à l'influence du taux de renouvellement sur les performances des élevages. « L'étude a porté dans un premier temps sur l'analyse par race et à l'échelle de la France, de différents niveaux de renouvellement. Une analyse plus fine a ensuite été conduite, à l'échelle des grandes régions d'élevage telles que définies par l'Institut de l'élevage et en regroupant les élevages suivant leur typologie (naisseurs, naisseurs engraisseurs). » Il ressort de cette analyse une grande diversité entre races et entre régions des pratiques de renouvellement. « Les taux de renouvellement les plus élevés sont généralement synonymes de meilleures performances de productivité (grâce à une gestion plus efficace des vaches improductives). Inversement, cela conduit à un accroissement des difficultés de vêlage et de mortalité, en lien avec le nombre plus important de génisses qui vêlent. »
L’exemple du Charolais
Si on prend pour exemple la race Charolaise pour laquelle 3 217 élevages ont été suivis en 2016, France Bovins croissance les répartit entre 2 084 élevages naisseurs et 769 élevages naisseurs engraisseurs de taurillons. « Alors que la moyenne nationale est de 26 %, on observe une nette différence de la gestion du renouvellement en fonction des systèmes de production. » En effet, trois quarts des éleveurs naisseurs engraisseurs destinent 20 à 40 % de leurs génisses au renouvellement. Cette proportion tend à être inférieure dans les systèmes orientés sur le naissage. « En race Charolaise, un éleveur naisseur sur cinq consacre 30 à 45 % de ses génisses au renouvellement, alors que cela concerne le double chez les naisseurs engraisseurs. »
Même si élever davantage de génisses a forcément un coût, qui n’est pas chiffré dans cette étude, un plus fort taux de renouvellement s’accompagne également pour ces élevages de Charolais d’une amélioration de la productivité globale (+8 points). C’est très lié à l’amélioration des IVV, et en particulier de l’IVV entre le premier et le second vêlage (-10 jours). À signaler également un meilleur taux de vêlage par vache présente (+10 points). Il est le résultat d’une meilleure gestion des vaches improductives, grâce à une détection précoce des vaches vides et à leur réforme précoce et systématique. A contrario, le fait de faire vêler davantage de génisses tend clairement à accroître le taux de vêlage difficile et contribue de ce fait à faire augmenter la mortalité des veaux dans les jours qui suivent leur naissance.
En revanche, d’après les performances pondérales collectées, un taux de renouvellement plus important n’entraîne pas d’évolution significative des croissances des veaux, et ceci quel que soit leur sexe. À signaler également que dans les élevages qui n’engraissent pas leurs mâles, les taux de renouvellement important vont généralement de pair avec un fort pourcentage de finition pour les femelles de réforme. Les élevages naisseurs engraisseurs finissent, eux, pour la plupart toujours leurs femelles, mais il a été mis en évidence pour ces mêmes femelles des poids de carcasse plus importants quand les taux de renouvellement sont élevés : +16 kg pour les vaches et + 25 kg pour les génisses. Les auteurs du rapport estiment surtout que « l’impact économique de l’improductivité est optimisé avec des taux de renouvellement compris entre 30 et 35 % chez les naisseurs et entre 25 et 30 % chez les naisseurs engraisseurs ».
En savoir plus
Ce document est en libre accès et téléchargeable sur le site de France Bovins croissance (www.bovinscroissance.fr) et sur celui de l’Institut de l’élevage (www.idele.fr).