Le fumier stocké au champ ne présente pas de risque de pollution nitrique
D'après un essai à la ferme expérimentale de Derval, le stockage du fumier compact ou très compact en andain au champ, après deux mois de maturation en bâtiment ou sur un ouvrage de stockage, ne présente pas de risque de pollution ponctuelle nitrique.
D'après un essai à la ferme expérimentale de Derval, le stockage du fumier compact ou très compact en andain au champ, après deux mois de maturation en bâtiment ou sur un ouvrage de stockage, ne présente pas de risque de pollution ponctuelle nitrique.
Sylvain Foray de l’Institut de l’Elevage a présenté lors des journées 3 R une expérimentation menée à la ferme expérimentale de Derval (Loire atlantique) sur les risques de lixiviation de l’azote dans le dépôt au champ de fumiers compacts.
L’expérimentation a montré que le stockage du fumier compact ou très compact en andain au champ, après deux mois de maturation en bâtiment ou sur un ouvrage de stockage, ne présente pas de risque de pollution ponctuelle nitrique.
Moins de 2 % de l’azote contenu dans un fumier compact ou très compact maturé deux mois dans des installations dédiées est susceptible d’être transféré dans les horizons agronomiques du sol.
Cette expérimentation a aussi montré que la couverture végétalisée du sol réduit la percolation sous le tas : la quantité d’azote transférée dans le sol pendant la période de stockage représente moins de 1 % de l’azote contenu dans les fumiers à la mise en tas quand il est confectionné sur une prairie notamment (ou un CIPAN).
Cette pratique de stockage en bout de champ avait été remise en cause il y a quelques années par la Commission européenne. « On ne disposait pas de référence sur ce sujet, et on espère que cette expérimentation pourra être utile si négociations il y a sur ce sujet un jour. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous l'avons fait" explique Sylvain Forey.
Dans la pratique, un tas de fumier de 60 tonnes installé sur une parcelle de deux hectares, pour épandre à la dose de 30 unités par hectare, représente d'après ces résultats au maximum 9 kilos d'azote transférées au compartiment sol (et non perdues), voir moins de 3 kilos d'azote seulement si le tas est installé sur de l'herbe. Rappelons que le stockage est réalisé sur la parcelle où le fumier sera épandu, et donc change d'endroit d'une année à l'autre. Le risque est donc très limité.
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