Le retour du loup en Limousin suscite la colère des éleveurs
Le loup est désormais officiellement présent dans le Limousin. Comme dans tous les départements d’élevage, ce retour suscite l’exaspération des éleveurs.
Le loup est désormais officiellement présent dans le Limousin. Comme dans tous les départements d’élevage, ce retour suscite l’exaspération des éleveurs.
Le loup fait progressivement son retour dans le Limousin où il trouve un biotope idéal avec une région peu peuplée, fortement boisée, sans occulter bien entendu les nombreux élevages d’herbivores. Lesquels sont sans surprise de plus en plus victimes de ce prédateur. Cela suscite bien évidemment une légitime colère de la part de leurs propriétaires qui estiment que leurs élevages ne sont pas des garde-manger pour les loups.
Excédé par ces dégâts, Florian Tournade, président de la Coordination rurale de la Creuse, a appelé dans un reportage diffusé le 22 janvier sur France 3 Limousin à tuer l’animal. Des propos qui ont fait grand bruit et ont déclenché une vive polémique, jusqu’au sommet de l’État. La secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a vivement réagi sur Twitter : « au-delà de l’image surréaliste d’un représentant syndical prônant l’usage des armes et la dissimulation de preuves pour s’affranchir des règles de droit, tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit. Une enquête est ouverte ».
Pro-loups et anti-loups
Ce reportage et ces déclarations ont aussitôt suscité de très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux tant de la part des pro-loups que des anti-loups, incitant la Coordination rurale à diffuser un communiqué dans lequel elle souligne que « le loup ne doit plus être prioritaire sur tout ! Nous soutenons à 200 % le président de la CR 23 dont les propos ne sont finalement que le témoignage de l’exaspération de nombreux éleveurs. Des propos qui ont le mérite de secouer le ministère de la Transition écologique, de le mettre face à ses responsabilités, et de remettre sur la table le problème de la prédation ».
Et de rappeler qu’aujourd’hui, une très grande majorité d’éleveurs pensent la même chose que Florian Tournade. « Le loup n’est pas compatible avec l’élevage. Il doit donc être cantonné aux zones sans activité humaine, cela a toujours été la ligne directrice de la CR dans ce domaine et c’est indirectement ce que réclame Florian Tournade dans son intervention. En Creuse, le préfet a autorisé cinq lieutenants de louveterie à procéder à des tirs d’effarouchement sur une seule commune ; les éleveurs des communes voisines devront donc attendre. » Et de souligner également que ces tirs ne feront que déplacer le problème.
Comme la plupart des autres organisations d’élevage, la Coordination rurale réfute le nombre de 624 loups en France qui sert de base à la détermination du nombre de loups à prélever chaque année. Elle estime que la population lupine française est supérieure à 1 000 individus.