Le pâturage hivernal implique de respecter quelques conditions
Un essai du réseau Civam a montré que le pâturage hivernal n’entraîne pas de vieillissement accéléré de la prairie si quelques points de vigilance sont observés.
Un essai du réseau Civam a montré que le pâturage hivernal n’entraîne pas de vieillissement accéléré de la prairie si quelques points de vigilance sont observés.
Le projet PERPeT (2016-2020) du réseau Civam avait pour objectif de mieux comprendre les facteurs de pérennité en Bretagne et Pays de la Loire des associations de graminées et légumineuses. Il a été le cadre d’un essai sur le pâturage hivernal dans dix élevages. Les prairies temporaires étudiées reposaient sur des sols de nature variée, allant d’argileux à draînants, mais présentaient toutes une densité racinaire importante et profonde.
Ente le 30 octobre et le 15 novembre, les parcelles étaient pâturées ras. Entre le 1er décembre et le 31 janvier, elles étaient pâturées si l’éleveur jugeait que les conditions le permettaient. Des relevés floristiques et des prélèvements de biomasse ont été effectués ainsi qu’un bilan en fin d’hiver (couverture du sol, présence d’adventices… en zone sensible soumise au piétinement et en zone représentative de la prairie).
« Dans les conditions de l’étude, il n’a pas été constaté de différence entre la parcelle pâturée l’hiver et la parcelle témoin sur la flore, ni sur la densité du couvert, a analysé le réseau Civam. Il est possible de pâturer l’hiver dans des conditions variées sans accélérer le vieillissement des prairies. Cela n’est vrai qu’à condition d’adapter le chargement instantané et/ou la durée du séjour, et/ou le type d’animaux. »
Le passage des animaux sur les prairies intervenait après que cinq jours consécutifs avec peu de pluie (moins de 3,5 mm par jour en moyenne) se soient présentés et qu’il ne gelait pas. Il n’y avait pas d’eau en surface de la prairie et l’enfoncement des pieds était limité. Dans cet essai, le chargement instantané moyen était de 45 UGB/ha et la durée du séjour de 1,1 jour par passage. Le temps de retour entre deux pâturages hivernaux était en moyenne de 57 jours.
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Les analyses ont montré que la teneur en MAT de l’herbe au printemps était en moyenne de 161 g/kgMS après un pâturage d’hiver, contre 156 g/kgMS pour une prairie rasée fin octobre, mais cette différence n’est pas significative sur le plan statistique.