Aller au contenu principal

Le désarroi du Massif central face aux campagnols

Face à des pullulations massives de campagnols qui se cumulent avec la sécheresse de 2015, le Massif central se mobilise pour un soutien aux éleveurs et une accélération des travaux de recherche.

Les estives du Cézallier (communes d'Allanche, Landeyrat, Marcenat...) font partie des secteurs du Massif central les plus touchés cet hiver par les pullulations de campagnols.
© F. d'Alteroche

Si tout le Massif central est touché à des degrés divers, certains cantons du Cantal subissent des pullulations de campagnols terrestres d’autant plus éprouvantes qu’elles se répètent depuis plusieurs années et se cumulent avec la sécheresse de l’été dernier. Les achats de fourrages déjà effectués pour passer l’hiver sont estimés entre « 20 000 et 30 000 tonnes", indique Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA du Cantal. Au-delà des pertes de fourrages, nous constatons des pertes de fonds qui mettent certaines exploitations en péril. Certaines ont décapitalisé jusqu’à 30 à 50 % de leur cheptel. Des exploitations laitières subissent des baisses de prix du lait liées à une dégradation de la qualité… » Une opération solidarité départementale a permis de collecter mille tonnes de fourrages. Une deuxième est envisagée avec d’autres départements. Après quelques tergiversations, la profession a pu faire reconnaître les pertes fourragères liées à la sécheresse et prétendre à indemnisation. Mais, elle sollicite aussi l’État et les collectivités territoriales pour aider spécifiquement les éleveurs touchés par les pullulations de campagnols. « Ils ont besoin d’être aidés pour les achats de fourrages déjà effectués, pour réensemencer les parcelles et pour combler les pertes de fonds », détaille Joël Piganiol.

Consacrer des « budgets conséquents » à la recherche

Les éleveurs impactés sont incités également à signer des contrats de lutte pour faire prendre en charge par le FMSE (Fonds de mutualisation sanitaire et environnementale) les moyens de lutte directe et indirecte mis en œuvre et, peut-être, — une demande est faite dans ce sens —, indemniser des pertes par sa section ruminants. Mais, au-delà du soutien économique immédiat aux éleveurs, la profession du Massif central s’est mobilisée pour la création d’un comité scientifique afin de relancer rapidement des travaux de recherche fondamentale pour trouver de nouveaux moyens de lutte. Au cours d’une première réunion, début mars, quatre pistes de recherche ont été identifiées, dont certaines étaient restées en jachère faute de moyens financiers : nouvelles molécules anticoagulantes ; virus, parasites ou bactéries contribuant au déclin des populations ; immuno-contraception ; phéromones. La profession agricole demande à l’État et à la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes d’y consacrer des « budgets conséquents » afin de « limiter le temps de recherche à son minimum ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Vache Aubrac couchée sur une logette.</em>
Bâtiment d'élevage : « Nos vaches aubrac s’accommodent bien aux logettes conçues pour les laitières »

À l’EARL des Bachoux, à Valuejols dans le Cantal, soixante-dix vaches aubracs ont remplacé depuis 2022 les montbéliardes dans…

<em class="placeholder">parc de contention pliable </em>
Astuce d’éleveur : un parc de contention qui se replie le long du bâtiment

Éric Castanié, à Valence-d’Albigeois dans le Tarn, a monté un parc de contention fixé sur la façade avant de son bâtiment…

charolaise vêlage
La provision pour augmentation de la valeur du stock de vaches est-elle intéressante ?

La déduction fiscale 2024 devient provision en 2025 et même, en pratique, une prime à l’augmentation du cheptel.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande