Marché mondial
Le brésilien JBS restructure ses usines
Après une phase fulgurante d’acquisitions, le géant brésilien, leader mondial de la viande bovine, semble désormais s’attacher à sa consolidation.

En quinze ans,le groupe brésilien est devenu un géant, sans commune mesure avec les autres grandes entre- prises du secteur viande. JBS est présent sur les cinq continents et occupe une position très importante en Argentine, en Australie et aux Etats-Unis. S’il s’est, dans ce mouvement, diversifié dans les secteurs porcs et volailles,JBS reste majoritaire- ment organisé sur la viande bovine.
«JBS est un colosse aux pieds d’argile», analyse Isabelle Bineau d’Ubifrance. «Une entre- prise d’une telle ampleur, qui est partout, est forcément très difficile à piloter sur un marché mondial aussi compétitif.» De plus, l’endettement du groupe est très important, et l’action a sévèrement chuté depuis son introduction en bourse en 2007. Au cours de l’année 2010, les taux de change étaient défavorables à JBS, et le groupe a subi comme tout le monde, les hausses des matières premières de l’alimentation animale. La fermeture de la frontière russe a aussi pesé sur les résultats.
Un monstre aux pieds d'argile
JBS a failli racheter en 2010 l’américain Sara Lee sans y parvenir. Entre janvier 2008 et mai 2011, une association entre JBS et le numéro un de l’Italie, Inalca, avait été constituée. Elle permettait à JBS de mettre pour la première fois un pied sur le marché européen. Les deux entreprises se sont maintenant séparées. JBS est cependant toujours présent sur le marché italien,car il contrôle Rigamonti,un fabricant de charcuterie.
«Au deuxième trimestre 2011, le groupe annonçait des pertes. Il est obligé de se restructurer pour gagner en efficacité», explique Isabelle Bineau. Les investissements seront réduits pour 2012. La Banque nationale du développement du Brésil - banque publique - qui a financé une bonne partie des opérations conclues ces dernières années, va devenir le principal actionnaire du groupe en portant sa participation de 25 à 35%, soit davantage que la famille fondatrice Batista. L’Etat brésilien conforte ses grandes entreprises.
«Comme nombre d’autres ‘global players’, JBS s’oriente vers des nouveaux produits de deuxième transformation, à plus forte valeur ajoutée et mieux adaptés au marché brésilien qui évolue vers ce type de demande», analyse aussi Isabelle Bineau.