L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros
Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente aux enchères le 17 avril à l’hôtel des ventes de Beaune. Selon nos informations, les trois modules principaux ont été acquis pour 152 000 euros.
Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente aux enchères le 17 avril à l’hôtel des ventes de Beaune. Selon nos informations, les trois modules principaux ont été acquis pour 152 000 euros.
[Mis à jour le 18 avril à 15h30]
Un an après la mise en liquidation judiciaire de la SAS Le Bœuf Éthique, les matériels, camions et remorques de l’abattoir mobile pour bovins ont été mis en vente par l’hôtel des ventes de Beaune, le mercredi 17 avril 2024 à 11h.
L’information a été diffusée sur Facebook par le mandataire judiciaire le 10 avril.
Avant la vente, le site Interencheres.com détaillait les lots mis aux enchères parmi lesquels l’abattoir mobile en tant que tel avec trois modules tractables (la remorque sociale avec équipements sanitaires, la semi-remorque équipée de l’abattoir mobile, et la semi-remorque frigorifique) estimés entre 100 000 et 120 000 euros ainsi que les trois camions et tracteurs routiers (estimés entre 150 000 et 165 000 euros les trois).
Au lendemain de la vente, Maître Grégoire Muon nous informe que les trois modules tractables ont été acquis pour 152 000 euros. Le secret professionnel l'empêche de nous indiquer le nom des repreneurs.
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De nombreuses réactions sur Facebook
« Quel dommage », « on aurait tellement voulu que ça fonctionne, c’était une belle idée… », « l’initiative reste belle et louable » : de nombreux commentaires en ce sens ont été postés sur Facebook à la suite de l’annonce de la vente aux enchères.
Contactée par Reussir.fr Emilie Jeannin, fondatrice du Bœuf éthique, n’a pas souhaité commenter cette vente, nous déclarant ne pas avoir le droit de le faire.
Je tiens à m'excuser auprès de ceux qui se sont trouvé lésés par cette procédure
Emilie Jeannin cède ses parts dans l’élevage
« Je tiens à m’excuser auprès de tous ceux que j’ai pu blesser, décevoir, ou encore qui se sont trouvé lésés par cette procédure dont je n’ai maîtrisé ni l’arrivée, ni le calendrier. J’ai toujours été engagée pour apporter le bien et n’ai jamais voulu créer de situation de douleur autour de moi. J’ai failli à cette volonté et je me suis effondrée », écrivait Emilie Jeannin, fondatrice de Boeuf éthique, début 2024 après avoir passé plusieurs mois sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Depuis juillet 2023, elle exerce comme chargée de financement à France Active Bourgogne qui accompagne et finance des entreprises de l’Economie sociale et solidaire. Elle nous apprend par ailleurs être en train de céder les parts sociales de sa ferme à Beurizot en Côte-d'Or.
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Un éleveur de Saône-et-Loire n’a toujours pas récupéré son dû de 23 000 euros
Pour sa part, une semaine avant la vente Philippe Vannier, du Gaec Robin Vannier, qui élève des vaches limousines en bio sur la commune de Chapaize près de Cluny, attendait toujours des nouvelles de sa créance non payée de 23 000 euros. « Avec les trois autres éleveurs de Saône-et-Loire ayant fait abattre des bêtes par le Bœuf Ethique nous avons juste reçu un mail du mandataire judiciaire nous informant que la liquidation était terminée », nous confiait-t-il.
On a soutenu le projet, ça marchait très bien, on a l’impression d’avoir été lâchés, abandonnés
L’éleveur avait peu d’espoir de récupérer encore de l’argent après la vente aux enchères. « On a soutenu le projet, ça marchait très bien, pour les animaux il n’y a pas meilleur abattage, mais on a l’impression d’avoir été lâchés, abandonnés », confiait-il soulignant une nouvelle fois, le professionnalisme des équipes d’abattage du Bœuf Ethique.
A noter que lors d’une liquidation judiciaire, les créanciers sont remboursés après la cession des actifs.
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