La FNB et les JA manifestent devant le ministère de l'Économie pour dénoncer la stigmatisation de l'élevage bovin
Ce jeudi 25 mai, la Fédération nationale bovine (FNB) et Jeunes Agriculteurs se sont réunis devant le ministère de l'Économie pour mener une action « coup de poing ». Déjà vivement agacés par les actes « provocateurs » de Bruno Le Maire ces dernières semaines, les préconisations du rapport de la Cour des comptes ont été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les éleveurs attendent des explications du gouvernement.
Ce jeudi 25 mai, la Fédération nationale bovine (FNB) et Jeunes Agriculteurs se sont réunis devant le ministère de l'Économie pour mener une action « coup de poing ». Déjà vivement agacés par les actes « provocateurs » de Bruno Le Maire ces dernières semaines, les préconisations du rapport de la Cour des comptes ont été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les éleveurs attendent des explications du gouvernement.
« En tenant de tels propos, ce sont 500 000 emplois directs (ndlr : liés aux filières de ruminants) et tout un maillage territorial qui se voient menacés », s'insurge Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), lors de la manifestation tenue rue de Bercy. Le 17 mai dernier, le ministre de l'Économie inaugurait la nouvelle usine de la société Happyvore, qu'il targuait comme étant « l’exemple parfait de ce que nous voulons construire avec le projet de loi Industrie Verte », avant de dénigrer ouvertement les filières animales.
Le rapport de la Cour des comptes qui a suivi, préconisant la « nécessaire réduction » du cheptel bovin pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, a attisé davantage encore la colère des éleveurs allaitants. Les grandes lignes du nouveau Plan Climat présentées le même jour par la Première ministre suscitent également de vives inquiétudes sur la place de l'élevage dans notre pays.
Vers une hausse de la viande importée dans les assiettes des Français
Dans un communiqué la veille, l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev) déplorait que « l'enjeu climatique soit trop souvent réduit aux seuls enjeux liés au carbone ». « Il est indispensable de considérer tous les atouts environnementaux liés à la durabilité de l'élevage herbivore français », évoque-t-elle. Car, rappelons-le, « avec 13 millions d’hectares de prairies permanentes, temporaires et de parcours herbagers en France, l’activité d’élevage de bovins, majoritairement herbagère, compense en moyenne 1/3 de ses émissions de gaz à effet de serre ».
Quant à la réduction du cheptel bovin français, celle-ci est déjà bien entamée et s'accélère encore. « En l'espace de sept ans, la France aura perdu un million de vaches d'ici la fin de l'année 2023 », alerte Patrick Bénézit. Alors que dans le même temps, la consommation de viande bovine mesurée par bilan résiste. « Ce déséquilibre avec le déficit de production conduit à des importations en forte hausse dans le disponible consommable, de l'ordre de 25 % », poursuit le président de la FNB.
Sans parler des accords de libre-échange qui se multiplient et des centaines de milliers de tonnes de viande venues du bout du monde qui menacent d'entrer sur notre territoire. Parmi les plus récents figure le traité commercial avec l'Australie : « un contingent d'importation de 24 000 tonnes de viande bovine a été proposé par les négociateurs européens. Nous n'en sommes qu'au début des négociations donc il s'agit certainement d'un minimum », avance Patrick Bénézit.
Les éleveurs pointent là encore les incohérences politiques totales du gouvernement et plus largement de la Commission européenne. Ils attendent des rencontres prochaines avec la Première ministre, et entendent plaider pour un plan de sauvetage de l'élevage au vu de la gravité de la situation pour l'avenir de la filière.