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Élevage des génisses
La croissance compensatrice a peu d´influence sur les carcasses et la viande

Quel niveau de croissance rechercher pour des génisses en phase d´élevage ? La croissance compensatrice est étudiée à l´Inra de Theix.


La compensation est l´accélération de croissance observée chez des animaux ayant subi une période de restriction alimentaire, quand on leur distribue à nouveau une alimentation non limitée. Ses mécanismes, et son influence sur les carcasses et les muscles sont étudiés à l´Inra de Theix.
« Pendant la phase de croissance compensatrice, le métabolisme de base des bovins reste adapté à un faible apport alimentaire. Leur organisme est alors particulièrement efficace pour utiliser les nutriments, l´utilisation de l´énergie et la proportion de protéines retenues sont accrues. La restriction alimentaire entraîne aussi une modification des sécrétions hormonales qui favorise l´accrétion protéique », explique Thierry Hoch de l´Inra de Clermont-Ferrand(1).

La réponse des animaux suite à une période de restriction alimentaire dépend essentiellement de la durée et de la sévérité de cette restriction. Passé le stade du sevrage, les bovins peuvent compenser pendant une période assez longue. La capacité de compensation des animaux diminue cependant à mesure qu´ils se rapprochent de l´âge adulte. Il est souvent difficile de découpler les apports énergétiques des apports azotés chez les ruminants, la restriction porte donc sur ces deux composantes. « Il semble qu´un optimum de compensation soit obtenu après une période de restriction ni trop forte, ni trop faible ». Pendant la compensation, la nourriture doit être fournie à volonté pour que le maximum de croissance ait lieu. « L´ingestion augmente d´en moyenne 10 % par rapport à des animaux en croissance continue mais selon les expérimentations, cette augmentation de l´ingestion peut varier de 3 à 24 %, selon en particulier la vitesse de redéveloppement du tractus digestif. »
La croissance est accélérée dans la phase de compensation.

L´effet dépend de la sévérité de la restriction
Les expérimentations ont assez régulièrement montré que l´alternance d´une phase de restriction puis de réalimentation entraîne une augmentation du poids de certains viscères et une diminution de la proportion de gras dans la carcasse. « Ces observations doivent être nuancées car ceci aussi dépend de la sévérité et de la durée de la restriction, et du niveau de réalimentation, analyse Thierry Hoch. On peut retenir qu´à même poids vif, les animaux sont souvent soit plus maigres que des animaux en croissance continue, soit ne présentent pas de différence de composition corporelle ».
Les effets sur les caractéristiques musculaires et la qualité de la viande montrent eux aussi des résultats variables d´une expérimentation à l´autre. Certaines mettent en évidence que la compensation a un effet améliorateur de la tendreté de la viande.

Les autres propriétés sensorielles sont peu affectées. Les changements induits des caractéristiques des muscles sont souvent réversibles. Par exemple la taille des fibres diminue pendant la restriction mais elles reprennent leur taille initiale pendant la compensation. « Quoi qu´il en soit l´intérêt économique d´une conduite avec restriction hivernale de l´alimentation et utilisation optimale du pâturage ne se dément pas. »


(1) Hoch, Begon, Cassar-Malek, Picard, Savary-Auzeloux. Inra Productions animales, février 2003.

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