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Intérêts de saler le foin
Existe-t-il d’autres intérêts au salage du foin que la conservation ? Quel est le dosage que l’on doit mettre et comment faire ?
Le salage du foin a un double intérêt. Il permet de capter le restant d’eau d’un foin qui n’est pas tout à fait à 85 % de matière sèche. Il accélère la dessiccation du fourrage et empêche le développement de moisissures. Deuxième intérêt: il améliore l’appétence. Mais attention de ne pas trop en mettre, car en trop grande quantité, le sel fera boire davantage les animaux et pourra limiter leur consommation de fourrages. Si l’ingestion est limitée, la production en pâtira. Une vache a un besoin en sodium (Na) de 1,5 g/kg MS de ration. 1 kg MS de concentrés apporte environ 0,5 g Na. Pour évaluer la quantité de sel à apporter, il faut connaître la teneur naturelle en sel des fourrages. Les foins de première coupe de plaine — comme en Normandie — contiennent environ 2,5 g Na/kg MS. Les deuxièmes coupes et suivantes tournent autour de 0,5 g Na/kg MS. Les foins d’Auvergne sont riches en sodium (2,7 g Na/kg MS), et les foins des Alpes du Nord sont pauvres en sodium (0,5 g). On peut donc apporter 2,5 à 3,5 kg de sel par tonne de foin, sur un foin à 0,5 g Na. Mais sur un foin à 2,5 g Na/kg MS, on ne pourra pas apporter de sel. Soit on sale (15 kg sel par hectare) sur l’andain, au moment de la fauche, avec une saleuse installée à l’avant du tracteur. Le sel se colle au foin ; il y a moins de perte de sel qu’avec la deuxième méthode. Celle-ci consiste à épandre le sel après la fauche, avec un épandeur à engrais. Ces deux méthodes visent à accélérer la dessiccation du foin au champ. La troisième méthode est de saler à l’entrée de la presse.