Importations et exportations en hausse
Au cours des deux premiers mois de l’année en cours, les importations françaises de viande bovine ont été en nette progression. Le bulletin économique mensuel d’Interbev fait état d’une hausse de 11 % comparativement aux mois de janvier et février 2017. Cela représente un total de 52 000 tec et ces données statistiques concernent la viande congelée et réfrigérée et incluent également la viande de veau. « Ce rebond des importations pourrait être lié à une hausse de la consommation de viande bovine en restauration commerciale, où la part de la viande importée reste prépondérante », explique l’Institut de l’élevage dans sa dernière note mensuelle de conjoncture en analysant les chiffres pour les trois premiers mois de l’année. « Les volumes ont notamment progressé fortement en provenance d’Allemagne (+15 % à 15 700 tec) et de Pologne (+30 % à 9 300 tec). Les achats de viande néerlandaise (veau inclus) ont augmenté modérément (+2 % à 20 600 tec) et ceux de viande irlandaise sont restés stables à 13 000 tec. »
Davantage de viande de JB vendue en Allemagne
Au cours du même intervalle de temps, les exportations françaises de viande bovine ont elles aussi progressé, mais plus modérément. « La France a exporté 59 400 tec de viande bovine fraîche et congelée sur les trois premiers mois de l’année (+3 % en 2017). Les ventes vers l’Italie et la Grèce continuent de s’effriter (-3 %), à respectivement 20 000 tec et 10 000 tec. En revanche, celles vers l’Allemagne continuent de croître (+6 % à 12 000 tec), de même que celles vers les pays tiers (+34 % à 5 000 tec) bien que les volumes restent modestes. » Ces évolutions comparées des importations – essentiellement de la viande de femelles – et des exportations – essentiellement de la viande de JB – laissent par là même à penser que l’inadéquation entre l’offre française et la demande va croissante. La France produit plus de viande de taurillon qu’elle en consomme et consomme plus de viande de femelle qu’elle en produit !
L’impact de la décapitalisation allaitante
D’après le bulletin mensuel d’Interbev, le nombre de vaches allaitantes comptabilisées dans la BDNI était le premier avril dernier en recul de 97 000 têtes comparativement au premier avril 2017. Cette décapitalisation s’est traduite ces derniers mois par un surplus d’abattage. « En cumul sur les quatre premiers mois de l’année, les abattages de vaches de type viande ont totalisé 272 000 têtes (+7 % en 2017 ; +11 % en 2016) », précise l’Institut de l’élevage. C’est ensuite une lapalissade de dire que le surplus de vaches abattues ces derniers mois ne feront pas de veaux cette année, ce qui se traduira mathématiquement par autant de broutards ou de JB en moins dans les 18 mois à venir.
Les achats des ménages reculent
Côté consommation, la tendance est toujours aussi peu favorable. « Les achats des ménages mesurés par le panel Kantar poursuivent leur érosion. En cumul sur les quatre premières périodes de l’année, les achats totaux de viande bovine ont reculé de 4 % en 2017, dont -6 % pour la viande brute et +0,3 % pour la viande hachée pur bœuf », souligne l’Institut de l’élevage.