Charolaise : le concours national 2023 s'invite en Berry pour la première fois
Les 8 et 9 septembre 2023, l’association Charolais Cœur de France a organisé le premier national charolais adulte à Lignières dans le Cher. L’évènement a rassemblé 350 animaux, en provenance de vingt-deux départements.
Les 8 et 9 septembre 2023, l’association Charolais Cœur de France a organisé le premier national charolais adulte à Lignières dans le Cher. L’évènement a rassemblé 350 animaux, en provenance de vingt-deux départements.
Patrice Barret, président de l’association Charolais Cœur de France, se réjouissait de la mobilisation des éleveurs pour l’organisation de ce premier national adulte à Lignières, dans le Cher. Le concours s’est fort bien déroulé le vendredi 8 septembre et, pour faire le lien avec l’activité du pôle du cheval et de l’âne, un concours régional de percherons doublé d’une présentation de l’âne grand Noir du Berry, emblématique du territoire, se tenait le lendemain pour le grand public invité également à venir découvrir la race charolaise dans ce qu’elle fait de mieux.
« C’est un formidable coup de projecteur sur notre territoire et ses richesses, sur le travail des éleveurs et leur progression génétique » indique Patrice Barret, avant d’ajouter : « le fait de voir des élevages qui allient professionnalisme, passion, économie et vie de famille donne du sens au travail de transmission des exploitations que les organisations professionnelles mènent dans le secteur ».
Un format de concours itinérant
Sébastien Cluzel, président du herd-book charolais, insiste quant à lui sur la pertinence d’avoir un concours national adulte itinérant. « Ce format permet à la race de se faire connaître partout en France et aux acteurs locaux de faire preuve d’innovations attractives, tant sur le plan des visiteurs que des partenaires financiers.
« Les collectivités territoriales et les entreprises répondent largement aux sollicitations des organisateurs quand l’évènement est unique et historique comme celui-ci. À ce titre, cette édition 2023 est un très grand succès », félicite Sébastien Cluzel.
L’an prochain, cap sur Saint-Gaudens en Haute-Garonne au pied des Pyrénées, bien loin du berceau mais avec une innovation de taille en perspective : la confrontation sur un même concours d’éleveurs français et espagnols.
Chiffres clés de l’évènement
- 127 exposants
- 37 Sections
- 350 animaux
- 22 départements
- 30 sociétés de parrainage
Côté palmarès
- Grand prix de championnat mâles, prix de championnat mâles sénior, trophée international mâles : Redoutable, en copropriété à Rosanne Lemaitre et Loïc Pipponniau dans la Nièvre
- Grand prix de championnat femelles, prix de championnat femelles sénior, trophée international femelles : Première, appartenant au Gaec Micaud dans l’Allier
- Prix de championnat mâles sénior réserve : Picador, du Gaec Micaud dans l’Allier
- Prix de championnat femelles sénior réserve : Régente, du Gaec Clame-Andriot dans l’Allier
- Prix de championnat mâles junior : Toranto, en copropriété au Gaec Richard et à Julien Heltault en Vendée
- Prix de championnat femelles junior : T Belle, appartenant au Gaec Clame-Andriot dans l’Allier
- Prix de championnat mâles junior réserve : Tornado, du Gaec Roube-Fayet dans la Nièvre
- Prix de championnat femelles junior réserve : Sicile, de la SCEA Bonnichon et Lemasson dans le Cher
- Trophée AJEC mâle : Montrésor, du Gaec Elevage Merle en Haute-Loire
- Trophée AJEC femelle : Toscane, de la SCEA Bonnichon et Lemasson dans le Cher
- Trophée qualité bouchère : Toucan, appartenant à l’EARL Anthony Chery dans le Cher
- Prix de famille par la mère : Gaec Vincent père et fille, basé en Saône-et-Loire
- Prix de synthèse mâles : Pasolini, appartenant à Richard Bonnet dans l’Allier
- Prix de synthèse femelles : Première, du Gaec Micaud dans l’Allier
- Prix d’ensemble 1ère catégorie : Vincent Corneloup dans l’Allier
- Prix d’ensemble 2ème catégorie : Gaec Clame Aubouard dans l’Allier
- Prix d’ensemble 3ème catégorie : Gaec Micaud, dans l’Allier
- Trophe des lycées : Lycée professionnel agricole Durdat Larequille dans l’Allier
Zoom sur deux portraits d’éleveurs : une même ferveur pour la première participation que pour la trente-sixième
Benoît et Vincent Algret, situés à Touchay dans le Cher, sont des jeunes du secteur. Motivés par la sélection, ils ne pouvaient pas manquer ce rendez-vous aussi proche. C’est donc avec un taureau inscrit, Scipion, acheté en Vendée qu’ils se sont présentés pour la première fois. « Un peu déçus du résultat mais il fallait mettre le pied à l’étrier, l’ambiance est chaleureuse et nous faisons de belles rencontres » se consolent-ils.
Leur exploitation témoigne d’une réussite dans la transmission. Leur père, François, leur a inculqué la passion du métier. C’est une constante dans ces grands rassemblements d’élevage que de jeunes enfants ou adolescents prennent une part active aux présentations. Rares sont les domaines d’activité ou l’apprentissage est si long et si ancré dans la sphère familiale. « Nous venons d’adhérer au herd-book pour concrétiser notre souhait d’évoluer dans la génétique charolaise. Nous apprécions l’accompagnement technique et financier qui a été mis en place par le HBC pour aider les jeunes à démarrer » concluent-ils.
Jean-Marc Touillon, à Decize dans la Nièvre, participe comme visiteur ou exposant depuis 1987 où il n’avait alors que dix ans. Il en est donc à son 36e national et a particulièrement apprécié la bonne organisation de l’évènement. L’aspect retrouvailles et convivialité entre éleveurs est important à ses yeux et compense tous les sacrifices faits au quotidien pour vivre de son métier et de sa passion.
« Il y a eu ces dernières années une érosion de la participation du fait de la Covid et des sécheresses successives, mais les éleveurs se sont adaptés et on note une recrudescence de la fréquentation. Par contre, le nombre de participants aux prix d’ensemble ou de famille baisse car il faut beaucoup de main-d’œuvre pour préparer et présenter tous ces groupes d’animaux », relève-t-il. Il constate – et la région Centre en est une illustration – que la charrue a tendance à prendre le dessus sur l’élevage et cela entraîne une baisse directe sur le volume de reproducteurs à vendre.