Génétique Blanc Bleu : le pourquoi du culard français

Pour certains intervenants travaillant dans le petit monde de la génétique blanc bleu, le faible niveau de croissance réalisé par certains animaux de cette race est lié à une sélection qui a donné priorité au développement musculaire. Parallèlement à la progression spectaculaire sur ce volet, le format et les niveaux de croissance ont eu tendance à évoluer en sens inverse. En situations extrêmes, cela se traduit par des animaux à trop faible capacité d’ingestion, tellement exigeants pour la qualité et la densité énergétique des fourrages qu’ils ont tendance à maigrir s’ils sont nourris uniquement d’herbe pâturée. Cette évolution est aggravée par un niveau de consanguinité parfois élevé. Même si ce ne sont parfois que de lointains ancêtres, les taureaux vedettes de la race sont parfois présents à plusieurs reprises dans l’arbre généalogique d’un même animal si on remonte huit ou dix générations en arrière. Au gré des accouplements et des hasards de la génétique, cela se traduit parfois par la naissance de veaux chétifs et malingres alors même qu’ils sont issus de vaches et de taureaux eux-mêmes d’un bon format. Certes il est possible de limiter ces risques en analysant de près les pedigree pour éviter la sur-représentation de certaines lignées. Mais une autre possibilité réside dans l’utilisation du croisement avec des animaux de races différentes mais dont la morphologie est similaire. « Le croisement n’est pas toujours une solution miracle, mais réalisé avec parcimonie et avec les bons taureaux, il est bénéfique dans la majorité des cas. On en a la preuve », estime Benoît Cassart à la fois éleveur, directeur de la fédération des marchands de bestiaux belges et à la tête de Fabroca, une entreprise de commercialisation de semence bovine. Et de prôner pour cela l’utilisation de taureaux culards français Charolais, Parthenais et Rouge des Prés… qu’il propose à son catalogue.
L'avis d'un professionnel
Benoît Cassart est éleveur, directeur de la fédération des marchands de bestiaux belges et à la tête de Fabroca, une entreprise de commercialisation de semence bovine. « Dans les années cinquante, mon grand-père sélectionnait la viande et passait pour un fou, dans les années 80 mon père sélectionnait la taille et la rusticité et passait pour un fou. Aujourd’hui, j’incorpore du sang culard français et je passe pour un fou ! », témoigne t-il.