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Gare aux excès de glands pour les bovins

Consommés très modérément, les glands sont sans risques, mais attention aux excès surtout si ces glands sont ingérés lorsqu’ils sont encore verts.

Un éleveur contacte la clinique à l’automne pour une vache allaitante « qui ne va pas, on dirait qu’elle urine du sang, venez dans 1 heure pour me laisser le temps de la rentrer du pré ». À notre arrivée, cette vache gestante mais non suitée, est apathique. À l’examen clinique, les principales anomalies sont une constipation, des urines rouges et un rumen atone. La suite de l’examen ne montre pas d’anomalie.

Ce tableau clinique ainsi que la présence de chênes dans la prairie pâturée depuis plusieurs semaines par le troupeau oriente notre diagnostic vers une intoxication par des glands. Une prise de sang analysée à la clinique montre une augmentation des valeurs sanguine de l’urée et de la créatinine, ce qui va également dans le sens de cette hypothèse. Le pronostic de cette intoxication est très mauvais. Elle est le plus souvent fatale. Les analyses d’urine et de sang orientent le diagnostic et le pronostic. Si l’urémie est supérieure à 1 g/l, le pronostic est sombre. Il est désespéré au-dessus de 3 g/l.

Attention aux jours de grand vent

L’intoxication par consommation excessive de glands fait partie des quatre intoxications végétales les plus fréquentes en France chez les bovins. Les symptômes surviennent après 10 à 15 jours d’ingestion quotidienne d’un kilo de glands verts, qui sont les plus toxiques. Ils ont le plus souvent lieu après une période de grand vent qui va les faire tomber en grande quantité. Les symptômes sont dus aux tanins présents dans les glands qui lorsqu’ils sont hydrolysés dans le rumen donnent un composé toxique provoquant une insuffisance rénale aiguë et lorsqu’ils sont au niveau des intestins abîment la muqueuse ce qui provoque la constipation puis la diarrhée.

Notre vache présentait un tableau clinique quasi complet de ces symptômes, en effet les principaux signes cliniques sont un manque d’appétit, une atonie du rumen, une constipation suivie d’une diarrhée foncée ; une hémoglobinurie (présence d’hémoglobine dans les urines, ce qui leur donne une couleur rouge).

Comme la majorité des intoxications, celle-ci relève d’un mauvais concours de circonstances, une éventuelle prévention passe par l’interdiction d’accès sous les chênes à l’automne en cas de tempête. Cela implique de condamner certaines parcelles à la période à risque ou de clôturer certaines zones.

À noter

En cas d’ingestion de glands par les bovins, la dose toxique n’est pas précisément connue. Il semblerait que cette quantité soit proche d’1 kilo de glands verts par jour pendant 15 jours. La toxicité peut apparaître plus rapidement après un orage ou des vents violents qui ont fait tomber des quantités massives de glands. Certains animaux se détournent de leur alimentation habituelle et ne vont plus consommer que des glands, avec un phénomène addictif. La teneur en tanins hydrolysables diminue avec le mûrissement des glands et quand ces derniers deviennent marron et desséchés, leur toxicité est nulle et ils peuvent être consommés. Ceux du chêne pédonculé sont plus toxiques que les autres espèces présentes en France. La particularité de cette essence est liée à localisation des glands, positionnés par groupes d’un à trois à l’extrémité d’un long pédoncule. En revanche, chez le chêne sessile, aussi appelé chêne rouvre, les deux à six glands, un peu plus petits, sont disposés en grappe et fixés au rameau sans pédoncule.

 

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